Don de sang : l’asymétrie entre donneurs et receveurs pose problème
La proportion des groupes sanguins des donneurs de sang ne correspond pas aux besoins des hôpitaux. D’après le Service du Sang de la Croix-Rouge, une importante majorité des donneurs sont caucasiens, tandis que les origines des patients nécessitant une transfusion sont variées.
Les stocks de sang disponibles pour les transfusions sont au plus bas. La situation est critique et risque encore de s’empirer ; alors que cette période de l’année sert habituellement à gonfler les stocks en prévision de juillet-août, les besoins immédiats peinent déjà à être comblés.
Outre la question des faibles quantités de sang disponible pour les hôpitaux, se pose celle de la répartition des différents groupes sanguins. Ceux-ci servent à établir si tel patient peut recevoir le sang de tel donneur.
Comme un groupe sanguin est une caractéristique génétique, leurs proportions varient selon les régions du monde. Par exemple, la proportion de groupes O- est beaucoup plus importante en Afrique subsaharienne qu’en Europe. Or, comme le montre le tableau ci-dessus, bien que le sang O- puisse être transfusé à tous les autres, un patient de ce groupe sanguin ne peut recevoir du sang d’aucun autre type.
D’après le Service du Sang de la Croix-Rouge, une grande majorité des donneurs de sang en Belgique sont de type caucasien, dont seulement 2% appartiennent au groupe O-. En effet, beaucoup d’individus originaires d’Afrique subsaharienne se voient empêchés de donner leur sang car il manque de fer (et donc de globules rouges). Ce problème est largement moins observé chez les donneurs caucasiens.
Cela creuse un fossé entre les besoins hospitaliers et les fournitures que les établissements de collecte de sang peuvent leur apporter. Une situation qui a parfois poussé les hôpitaux à transfuser du sang de groupes positifs à des patients qui étaient de groupes négatifs. Ce qui, cela s’observe sur le tableau ci-dessus, n’est pas censé arriver. Ce procédé expose les patients à un risque de rejet du sang transfusé, et nécessite une prise en charge particulière, par conséquent, plus onéreuse pour les soins de santé.
Le cas de la drépanocytose
La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue au monde. Elle se caractérise par la déformation des globules rouges et une forte immunodéficience. Pour pouvoir jouir d’un système immunitaire efficace, les malades de la drépanocytose doivent régulièrement recevoir des transfusions de sang. 80% d’entre eux sont originaires d’Afrique subsaharienne.
En Belgique, plus d’une personne sur mille sont atteintes de cette affection selon le Collectif Drépanocytose. Pour leur permettre de vivre normalement, les collecteurs de sang ont besoin de donneurs aux origines plus variées. Dans cet objectif, la Croix-Rouge travaille actuellement sur une campagne de sensibilisation plus ciblée.
Victor Broisson
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