Steven Van Gucht © belga

Face à de futures pandémies, la Belgique « a tiré des leçons du Covid-19 », assure Steven Van Gucht

Il y a cinq ans, le gouvernement belge annonçait ses premières mesures restrictives pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Les écoles et les établissements de l’horeca, entre autres, devaient fermer leurs portes. Steven Van Gucht reconnaît aujourd’hui que la Belgique n’était pas suffisamment préparée.

Le virologue Steven Van Gucht a été durant plus de deux ans l’un des visages belges de la lutte contre le Covid-19. Le scientifique de l’institut belge pour la santé publique Sciensano décrit une période « avec beaucoup d’incertitude », théâtre de « certaines tensions », au cours de laquelle la Belgique « a tiré beaucoup de leçons ». S’il reste compliqué de prédire l’arrivée d’une nouvelle pandémie, Steven Van Gucht se veut rassurant : « Sciensano et les autorités belges, en général, se sont améliorées, notamment en termes de surveillance« .

Le virologue a surtout pris la mesure de la virulence du Covid-19 à son arrivée en Italie. « Les premiers échos en Chine faisaient état d’un taux de mortalité de 3%. Cela nous semblait peut-être exagéré. Mais au nord de l’Italie, le taux était de 10%. On s’est alors rendu compte que cela devenait très sérieux. (…) Fin février, l’atmosphère était plus chaotique et anxieuse. On se rendait compte que nous n’avions pas les bonnes armes pour lutter contre ce coronavirus« , confie Steven Van Gucht.

L’incertitude était le maître-mot à l’époque. Un comité scientifique est alors mis en place pour analyser, avec les politiques, les mesures sanitaires destinées à contrer la propagation de ce virus. S’il témoigne de « tensions » lors des réunions avec les autorités, le virologue salue une première réaction « rapide » avec le premier confinement, à la mi-mars. Cela a cependant été plus délicat de les convaincre avant la deuxième vague, à l’automne 2020. « Beaucoup d’académiques et de scientifiques disaient dans la presse, en août, qu’il ne fallait pas exagérer la reprise de la pandémie… C’était difficile de se faire entendre auprès des politiques à ce moment-là », admet-il.

Le Covid-19 inquiète aujourd’hui bien moins Steven Van Gucht. « Il faut suivre la situation, notamment pour les personnes vulnérables. Mais notre focus, c’est la préparation pour la prochaine pandémie.« 

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