Dose de rappel contre le Covid: avec quel vaccin, et quelle utilité ?
Une campagne de vaccination pour un vaccin de rappel supplémentaire contre le Covid débute cette semaine en Belgique. Dans quelle mesure cette nouvelle dose est-elle encore utile, et pour quel public ?
Ça y est ! L’été se termine à peine qu’il est déjà temps de penser à une nouvelle dose de rappel du vaccin contre le Covid. Pour toutes et tous ? Une quatrième dose est en tout cas disponible pour tout adulte qui le souhaite. Actuellement, les personnes âgées (+ de 65 ans), les personnes à risques et celles travaillant dans le secteur des soins de santé sont les premières à avoir été invitées.
Les invitations pour les adultes en bonne santé seront envoyées plus tard en septembre, ainsi qu’en octobre. Les jeunes et les enfants ne se verront pas proposer de vaccin supplémentaire pour le moment. Pour les personnes âgées, les immunodéprimés et le personnel de santé, le rappel est « recommandé ». Pour le reste des adultes, il est « à envisager ».
Cette semaine, du 12 au 18 septembre, 338.248 doses seront administrées. La semaine suivante, ce sera 209.018 de plus. Dans la plupart des centres de vaccination, les personnes doivent prendre rendez-vous elles-mêmes. Il ressort que 38% des personnes invitées l’ont déjà fait. Les autorités s’attendent (et espèrent) à ce que ce chiffre augmente durant les prochaines semaines.
Rappel Covid: avec quel vaccin ?
Ceux qui accepteront l’invitation recevront un vaccin à ARN messager de Pfizer ou Moderna. Quelle sorte de vaccins sera administrée ? Il s’agit de vaccins dits ‘bivalents’. En clair, la moitié de l’ARNm dans la dose contient le code pour la protéine de l' »ancien » virus de Wuhan, l’autre moitié pour la protéine du variant Omicron BA.1.
Actuellement, ce n’est pas le variant BA.1 mais bien le BA.5 qui domine largement. Administrer un vaccin basé sur le BA.1 est-il dès lors pertinent? « Comme les deux variants sont très similaires, la valeur ajoutée d’une adaptation supplémentaire serait limitée », rassure le virologue Steven Van Gucht dans le Morgen. « Le moment où a lieu rappel –suffisamment avant d’être infecté- est plus important que la composition exacte », dit le virologue de Sciensano.
Les recherches menées en laboratoire montrent que le vaccin bivalent entraîne des concentrations plus élevées d’anticorps neutralisants contre les variants d’Omicron par rapport à une injection du vaccin original.
Quel impact?
Quel impact cette dose pourrait-elle avoir sur les hospitalisations ? Pour l’instant, aucune projection fiable n’a été réalisée, mais « nous savons que les concentrations d’anticorps sont un bon indicateur de la protection », justifie Steven Van Gucht.
Ce qui est vérifié scientifiquement, par contre, c’est que la protection contre la maladie diminue avec le temps. Une dose supplémentaire stimule ainsi le système immunitaire et permet d’aborder l’automne et l’hiver mieux protégé.
Mais pour un adulte en bonne santé, qui a déjà reçu trois doses, cette quatrième injection a-t-elle une réelle valeur ajoutée? « À mon avis, les avantages continuent de l’emporter sur les inconvénients potentiels », estime Steven Van Gucht. « Les risques de se retrouver à l’hôpital en tant qu’adulte en bonne santé sont peut-être faibles, mais vous pouvez réduire vos risques de contracter une maladie pulmonaire en renforçant vos défenses. La vaccination peut apporter des désagréments connus, mais le virus fait généralement plus de dégâts. Vous pouvez aussi retourner la question : pourquoi ne pas le faire? »
Enfin, ceux qui sont en contact régulier avec des personnes âgées ou des personnes dont l’immunité est affaiblie ont une bonne raison de réaliser le rappel. Ceux qui ont eu une infection très récente (moins de 3 mois) peuvent par contre envisager un report.
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