Covid: que faut-il attendre de la huitième vague ?
Après un été relativement calme, les experts s’attendent à une nouvelle vague automnale de la pandémie de Covid. « Les conditions sociologiques sont présentes », déclare Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid. Il se montre toutefois rassurant sur l’ampleur de la vague.
Selon le dernier rapport de Sciensano, le nombre de contaminations au Covid-19 enregistrées et d’admissions à l’hôpital est en forte augmentation. Une moyenne de 2.823 infections au coronavirus a ainsi été enregistrée quotidiennement entre le 24 et le 30 septembre, soit une augmentation de 26% par rapport aux sept jours précédents.
Entre le 27 septembre et le 3 octobre, 94,3 patients Covid ont été hospitalisés en moyenne par jour, ce qui représente une augmentation de 28% sur une base hebdomadaire. Il y a actuellement 1.294 patients atteints du coronavirus dans les hôpitaux belges, soit une augmentation de 39% par rapport à la semaine précédente. Parmi eux, 74 se trouvent dans des unités de soins intensifs (+32%). Le taux de reproduction du virus est quant à lui de 1,13.
Yves Van Laethem confirme que les conditions sociologiques sont réunies pour une nouvelle vague de la pandémie. « Les gens passent moins de temps dehors, retournent à l’école et au travail. Même si le télétravail est plus ancré qu’avant, il y a toujours un taux de présence de 40 à 50% et rares sont ceux qui gardent encore leurs distances ».
« On ne va pas chauffer pour des prunes »
Il craint également que beaucoup ne suivent pas les préceptes de ventilation, une arme importante dans la lutte contre la transmission du Covid. « La nécessité de ventiler les espaces clos devrait devenir le mantra de tous les lieux où les gens se rassemblent en grand nombre, estime l’expert. Les bureaux, les cafés, les restaurants, les universités, les centres sportifs, les lieux de divertissement et de culte, les toilettes publiques et les transports en commun sont pareillement concernés », expliquait Niko Speybroeck, professeur à la faculté de santé publique de l’UCLouvain, en janvier dernier au Vif.
Cependant, la crise énergétique risque de mettre à mal l’aération des espaces clos, et particulièrement des bâtiments vétustes qui ne disposent pas de techniques modernes d’aération. A l’heure où le prix du gaz et de l’électricité explose, beaucoup préféreront en effet laisser les fenêtres fermées. « On va très peu ventiler cet hiver. Je vois mal certaines écoles, déjà confrontées à ces factures énergétiques très élevées ouvrir les fenêtres tout en chauffant. On ne va pas chauffer pour des prunes. «
Malgré ces conditions, Yves Van Laethem ne s’attend pas à une « énorme catastrophe » épidémiologique. Il prévoit un nombre accru d’hospitalisations en soins intensifs, mais pas au point que les hôpitaux doivent déprogrammer d’autres soins. « C’est très peu probable » . Il rappelle que la population possède désormais une bonne immunité globale, mais souligne l’importance de la vaccination pour les personnes possédant des comorbidités.
Un nouveau variant?
Pour l’instant, l’écrasante majorité des cas (92,3%) de Covid-19 reste due au sous-variant Omicron BA.5. Cependant, un autre variant, le BQ.1.1 pourrait bien le remplacer. « Avec 11 jours de données supplémentaires, il devient évident que BQ.1.1 va entraîner une vague de variantes en Europe et en Amérique du Nord avant la fin du mois de novembre », tweete le bio-informaticien Cornelius Roemer.
« Parmi les trois sous-variants qu’on surveille avec attention, un semble se développer rapidement, et le Royaume-Uni a donné l’alerte à ce sujet, c’est celui qu’on appelle ‘BQ1.1’, qui découle de BA.5 initialement. Même s’il a été décrit initialement en Afrique de l’Ouest, c’est en Europe qu’il semble aujourd’hui se développer« , déclarait Emmanuel André, microbiologiste à la KULeuven, la semaine dernière à la RTBF.
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