Covid: le nombre d’infections sans doute sous-estimé
Le nombre de cas de contamination actuellement diagnostiqués est probablement inférieur au nombre réel, affirme mercredi le professeur de médecine du travail Lode Godderis (KU Leuven-Idewe), sur la base des chiffres relatifs aux absences de courte durée pour cause de maladie chez les employés.
Selon les chiffres de l’entreprise de services RH Acerta, les absences pour cause de maladie ont dépassé 3,2% au premier trimestre de 2022. En période normale, avant la pandémie de coronavirus, ce pourcentage se situait autour de 2 à 2,3%. Le chiffre le plus élevé a été enregistré en mars 2020, au début de la pandémie, alors que 4,51% du personnel n’avait pas pu se rendre au travail pour cause de maladie.
Le taux d’absentéisme n’avait pas dépassé les 3% d’avril 2020 à janvier 2022, mais les a franchis depuis le mois de février de cette année. « Cela concerne toutes sortes d’infections, pas seulement celles par le variant Omicron du coronavirus, considéré comme plus contagieux. Le virus de la grippe joue également un rôle », explique le professeur Godderis. « Pourtant, les incidences (c’est-à-dire les nombres d’infections pour 100.000 habitants, NDLR) sont en forte baisse sur la dernière période. »
Selon le professeur, toutes les infections ne sont pas signalées. De nombreuses personnes effectuent en effet désormais un autotest plutôt qu’un test PCR. « Il est donc très probable que le nombre réel d’infections soit plus élevé, du moins dans la population active. »
M. Godderis a par ailleurs souligné que le nombre d’infections par le coronavirus avait été plus faible au sein de la population active – à l’exception des travailleurs du secteur de la santé – que dans la population générale au cours des deux dernières semaines, une première depuis le début de la pandémie.
L’incidence au sein de la population active entre le 19 avril et le 2 mai était de 718, tandis qu’elle était de 1.101 au cours de la période précédente, du 5 au 18 avril. Le nombre d’infections a ainsi diminué de 35%. L’incidence au sein de la population générale s’établissait, elle, à 758, alors qu’elle était de 1.048 auparavant. Une forte baisse de 28% a également été constatée dans ce groupe.
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