Covid: « Je ne m’attends plus à des hausses exponentielles »
A peine la « vague d’automne de Covid » était-elle entamée que les chiffres de l’institut de santé Sciensano ont recommencé à baisser. « Nous allons doucement vers la phase endémique », déclare le virologue Marc Van Ranst.
La vague automnale de Covid est-elle passée ?
Marc Van Ranst : La vague actuelle semble en effet déjà avoir atteint son apogée. La recrudescence a été causée par le variant BA5, mais il cédera la place à de nouveaux variants, tels que le BQ.1. Celui-ci représente déjà au moins 15 % des infections et continuera à se renforcer. Mais je ne crains pas les augmentations exponentielles. En Belgique, et certainement en Flandre, nous ne sommes plus « immunologiquement naïfs ». Beaucoup de gens ont été vaccinés et/ou ont eu le Covid-19 une ou plusieurs fois. Cette immunité signifie que les vagues seront moins spectaculaires. Donc non, je ne m’attends plus à un Noël marqué de restrictions. Mais je n’oublierais pas d’allumer la hotte. (rires)
Votre confrère Steven Van Gucht a déclaré la semaine dernière que, pour l’instant, nous ne pouvons pas parler de « virus endémique » comme nous le faisons pour la grippe. Pourquoi pas ?
Nous ne sommes pas encore dans la phase de pleine saisonnalité. Ce n’est que lorsque le virus n’apparaît pas en été, et seulement en automne ou en hiver, qu’il est endémique. Nous n’en sommes pas encore là. Cependant, on sent qu’on va de plus en plus dans cette direction. Il n’est pas non plus possible de dire exactement : à partir de maintenant, un virus est devenu endémique. Au fond, il s’agit d’une question sémantique, qui peut donner lieu à des discussions conviviales, mais qui n’est pas très importante. Beaucoup plus important : pour le patient d’aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de différence avec la grippe.
Le quotidien De Standaard publie les résultats d’une analyse internationale réalisée par l’Institut Max Planck pour la recherche démographique. Les chercheurs concluent que la Belgique, grâce à sa couverture vaccinale élevée, a pu, plus que la moyenne, limiter les dégâts. La corrélation n’est cependant pas univoque. Le Portugal et les Pays-Bas présentaient également des taux de vaccination élevés, mais des taux de mortalité relativement élevés.
C’est vrai, et je n’ai pas non plus d’explication claire à ce sujet. Une explication possible, très plausible, c’est qu’il y a une séquence différente de variants. Et, bien sûr, les différents systèmes de santé peuvent également jouer un rôle. Quelle est la capacité du système ? Dans quelle mesure peut-il continuer à fournir des soins normaux en période de coronavirus? Aux Pays-Bas, par exemple, vous avez relativement parlant beaucoup moins de lits en soins intensifs que dans notre pays. Cela signifie que le seuil pour être admis en intensifs est plus élevé. Et il y a bien d’autres explications. Avec les corrélations, on a toujours tendance à voir une relation d’un à un. Ici la couverture vaccinale et les taux de mortalité. La réalité est souvent bien plus complexe.
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