Coronavirus : un vaccin disponible en Belgique en mars, selon Maggie De Block
Les premiers vaccins contre le coronavirus devraient être disponibles en Belgique en mars, a indiqué la ministre de la Santé, Maggie De Block, à la RTBF. Mais à qui sera-t-il distribué ? Nous faisons le point.
Le premier vaccin contre le coronavirus à être disponible en Belgique sera vraisemblablement celui développé par la société AstraZeneca, née de la fusion de deux groupes pharmaceutiques suédois et anglais en 1999, dont le siège est aujourd’hui situé à Londres.
En affirmant qu’un vaccin produit par ce groupe serait disponible pour les Belges en mars 2021, la ministre de la Santé Maggie De Block confirme les estimations entendues ces dernières semaines, notamment dans la bouche du porte-parole interfédéral dans la lutte contre le coronavirus, Yves Van Laethem, et celle de l’administrateur général de l’Agence fédérale des Médicaments et Produits de Santé, Xavier De Cuyper.
Un vaccin pour qui ?
En vue de la prochaine campagne de vaccination contre la Covid-19, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a élaboré au mois de juillet une stratégie de vaccination, qui a reçu l’aval de la conférence interministérielle de la santé.
Dans un premier temps, 1,5 million de doses de vaccin devraient nous parvenir en mars, sur un total de 7.5 millions de doses prévues pour le printemps.
Les groupes cibles qui recevront en priorité les premières doses de vaccin sont le personnel des soins de santé, suivi des personnes les plus fragiles (les plus de 65 ans, qui ont éventuellement des pathologies sous-jacentes telles que le diabète, l’obésité, l’hypertension et l’insuffisance cardiaque) et les personnes âgées de 45 à 65 ans, si elles présentent aussi ce genre de pathologies.
D’autres groupes pourraient être définis par la suite, au fur et à mesure que les études sur les vaccins se développeront.
Qui est encore dans la course ?
La firme Johnson & Johnson a lancé cette semaine la dernière étape d’un essai clinique de phase 3 sur un vaccin expérimental contre le Covid-19. Il sera testé sur 60.000 personnes. Si les résultats sont positifs, l’entreprise espère pouvoir déposer une demande d’autorisation en urgence auprès de l’Agence américaine du médicament (FDA) « début 2021 ».
La société de biotechnologies Moderna avait été la première aux États-Unis, en juillet, à lancer un essai clinique de phase 3. Elle avait été suivie par Pfizer et son partenaire BioNTech, puis par AstraZeneca.
Les laboratoires français Sanofi et britannique GSK, qui se sont associés dans la course au vaccin, assurent que leur vaccin pourrait être autorisé dès le premier semestre de 2021. Ils ont lancé début septembre les essais cliniques sur l’homme pour lesquels 440 participants sont en cours de recrutement.
Poutine vante le vaccin russe, dont personne ne veut
Cette semaine, le président russe Vladimir Poutine a vanté à la tribune de l’ONU le vaccin développé par son pays, disant être prêt au « partenariat » malgré le scepticisme d’une partie de la communauté internationale, notamment à cause de l’absence de phase finale des essais au moment de son annonce.
La Russie avait annoncé début août avoir développé le « premier » vaccin contre le Covid-19, mis au point par le centre de recherches moscovite Gamaleïa.
La Commission européenne a déjà acheté des millions de doses
Pour l’heure, la Commission européenne a déjà acheté 300 millions de doses de vaccins à la firme AstraZeneca et 300 autres millions au duo franco-britannique Sanofi-GSK.
Bruxelles n’a publié aucun montant déboursé et, selon les laboratoires, le prix par dose n’est pas définitivement fixé, mais les firmes promettent la transparence sur les prix une fois que les contrats auront été définitivement signés. Pour l’heure, ils affirment ne pas pouvoir les révéler, car le coût total des essais cliniques n’est pas encore connu.
Faciliter l’accès aux pays pauvres
Plus de 60 pays riches, sauf la Chine ni les États-Unis, ont adhéré au dispositif mis en place par l’OMS pour faciliter l’accès des pays pauvres au vaccin contre le coronavirus.
Alors que de nombreux pays ne disposent pas des ressources pour mettre au point leurs propres vaccins, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé il y a quelques semaines le lancement, en collaboration notamment avec l’Alliance du vaccin (Gavi), d’un dispositif d’accès mondial au vaccin contre le Covid-19, connu sous le nom de Covax.
Plus de 90 pays ou entités à revenu faible et moyen vont rejoindre le dispositif ainsi que 64 pays à revenu élevé. Ces derniers comprennent les engagements de la Commission européenne au nom des 27 États membres de l’UE plus la Norvège et l’Islande.
Les États-Unis, qui ont officiellement confirmé leur retrait de l’OMS début juillet, ne figurent pas sur la liste. Tout comme la Chine, où les premiers cas de coronavirus ont été détectés fin décembre 2019.
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