Coronavirus : « Les masques nous donnent une liberté. Ne l’oublions jamais »
À partir du 1er octobre, il ne sera plus obligatoire de porter un masque à l’extérieur, sauf dans les lieux très fréquentés et dans les endroits où la distance de sécurité de 1,5 mètre ne peut être garantie, a annoncé la Première ministre Sophie Wilmès à l’issue du Conseil national de sécurité mercredi.
Le masque reste cependant obligatoire dans les transports publics, les magasins et les cinémas, quelle que soit la fréquentation. « Nous demanderons, pour essayer d’avoir une cohérence dans l’entièreté du territoire, aux autorités locales d’aller dans le sens de l’avis du Celeval et de la décision du Conseil national de sécurité sur ce sujet-là », a déclaré la Première ministre.
Sophie Wilmès a d’ailleurs montré l’exemple du bon usage du masque au début de la conférence de presse. Elle a enlevé le sien pour s’adresser à la population, mais l’a remis pour se rapprocher du ministre-président de la Communauté française de Belgique Pierre-Yves Jeholet et s’entretenir avec lui.
Zones à forte densité
Cette nouvelle mesure signifie qu’à Bruxelles, où le nombre de contaminations confirmées a augmenté de 63% au cours de la semaine précédente, le port du masque ne sera plus obligatoire sur tout le territoire. « Nous suivons les décisions du Conseil national de sécurité « , déclare Nancy Ngoma, porte-parole du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS).
« On va adapter la règle au niveau bruxellois. Ce qui signifie que le masque ne sera plus obligatoire à partir du 1er octobre, mais sera fortement recommandé dans les zones à forte densité, comme l’a prévu le CNS », a-t-elle ajouté. Cependant, les bourgmestres sont libres de prendre un arrêté et d’imposer des mesures plus contraignantes dans leurs communes, même si le CNS demande aux autorités locales de suivre l’avis du Celeval.
Infectiologue et pédiatre à l’hôpital universitaire d’Anvers, Koen Vandendriessche a expérimenté l’usage du masque avant même la crise de coronavirus, notamment dans la lutte contre la tuberculose qui se transmet uniquement par voie aérienne. Pour lui, le port du masque est essentiel dans la lutte contre le coronavirus.
« Un consortium international de statisticiens a abouti à la conclusion que si tout le monde porte un masque de manière conséquente, il faut peu d’autres mesures pour arrêter une épidémie », déclare-t-il à notre confrère de Knack. « Le coronavirus se propage surtout par de petites gouttelettes de salive, par l’air. « Lorsque nous chantons et parlons, les vibrations de nos cordes vocales font que nous produisons une quantité énorme de gouttelettes », explique-t-il.
Un torchon en viscose
Pour le type de masque, le chercheur recommande l’utilisation de masques chirurgicaux, ou alors de masques jetables qui portent le marquage européen CE. Ces derniers présentent toutefois l’inconvénient de ne pas pouvoir être portés longtemps, et de coûter cher sur le long terme. Si l’on opte pour un masque en tissu fabriqué maison, il faut en choisir un en coton léger, qui permette de respirer, et ajouter un filtre en fibres pressées, et non tissées. Étonnamment, les torchons en viscose constituent les meilleurs filtres. Pour Koen Vanden Driessche, ils sont même comparables à un masque FFP 2 en termes de confort et de protection.
L’infectiologue émet quelques recommandations quant au port du masque. « Nous constatons que certaines personnes enlèvent le masque durant les pauses cafés et le repas de midi, ou lorsqu’elles sont au téléphone. Mais comme ce sont souvent des instants de conversations intenses, ils sont justement très utiles à ces moments-là », souligne-t-il.
Vanden Driessche rappelle également la nécessité de changer régulièrement de masque. Il conseille même aux personnes à la peau sensible d’en changer deux fois par jour, car l’accumulation de bactéries peut provoquer l’apparition de boutons au bord du masque.
Il déconseille de supprimer le port obligatoire du masque dans les écoles, qui s’applique aux enseignants et aux élèves de secondaire (et pour lequel il n’y a pas d’assouplissement en vue pour l’instant), même s’il estime que les autorités devraient mieux expliquer l’utilité du port du masque. « Elles n’ont pas encore bien expliqué la transmission par les microgouttelettes dans l’air, et par conséquent, les gens acceptent moins facilement les mesures. »
L’obligation du port du masque n’est donc pas prête d’être supprimée. « Les masques nous donnent la liberté de continuer à bouger dans une société dominée par le coronavirus. Ne l’oublions jamais », souligne-t-il.
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