Comment prévenir l’atrophie du cerveau ?
S’il existe plusieurs causes à l’atrophie du cerveau, une fois installée, il est difficile de s’en débarrasser. Adrian Ivanoiu, chef du service de neurologie des Cliniques universitaires Saint-Luc et professeur de neurologie à l’UCLouvain, propose quelques conseils pour la prévenir.
L’atrophie du cerveau n’est pas une maladie. Il s’agit d’un terme qui désigne la perte de substances telles des neurones, des synapses entraînant alors une diminution du volume et de la masse du cerveau. Et cette perte est due à plusieurs facteurs.
L’âge
« L’effet de l’âge n’est pas aussi important que ce que l’on pourrait croire », expose le docteur Adrian Ivanoiu, chef du service neurologique des Cliniques universitaires Saint-Luc et professeur de neurologie à l’UCLouvain. « Si l’on compare un cerveau de 20 ans avec un cerveau de 90 ans, la différence de masse cérébrale n’est que de 10%, à peu près », explique-t-il. Adrian Ivanoiu précise qu’il s’agit d’un vieillissement normal : avec l’âge, le cerveau perd un peu d’eau et donc se dessèche.
« L’âge seul n’implique pas une perte de capacités. A 100 ans, une personne peut encore avoir des capacités proches de la normale », raconte le docteur. Donc, être plus lent, peiner à trouver certains mots (comme les noms propres) ou à faire plusieurs choses à la fois est totalement normal. Selon Adrian Ivanoiu, cela ne devrait a priori pas causer de dépendance pour autant. Mais cela, c’est à condition qu’aucune maladie ne se soit manifestée.
En effet, les maladies qui touchent le cerveau (souvent liées à l’âge) peuvent entraîner une atrophie cortico-sous-corticale importante. Il peut s’agir de troubles vasculaires (plus ou moins importants, plus ou moins fréquents) ou de maladies neurodégénératives, comme l’Alzheimer. Dans ces cas-là, la perte de cellules et de synapses est plus accélérée. « Les conséquences sont ici plus importantes : en quelques années, une personne peut perdre de nombreuses capacités et de facto, son autonomie », poursuit le neurologue. La maladie d’Alzheimer touche environ 30% de la population âgée de 80 à 90 ans.
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Les facteurs indépendants de l’âge
D’autres facteurs qui ne sont pas liés à l’âge peuvent agresser le cerveau, provoquer alors une atrophie et une perte de capacités. Il peut s’agir de :
- la consommation d’alcool et de drogues
- un traumatisme crânien
- certaines maladies comme la sclérose en plaques (qui est une inflammation du cerveau qui peut toucher des personnes plus jeunes)
Le tabac ne provoque pas directement une atrophie cortico-sous-corticale. Néanmoins, il augmente le risque de faire des problèmes cardio-vasculaires (qui peuvent entraîner une atrophie).
« Bon pour le corps, bon pour le cerveau »
Pour prévenir l’atrophie du cerveau, le docteur Ivanoiu préconise de prendre des mesures qui sont saines pour le corps. A savoir :
- Pratiquer une activité physique
De cette façon, les muscles renvoient des messages au cerveau qui le stimulent et le maintiennent en forme.
- Bien s’alimenter
« Il est préférable d’avoir une alimentation qui ne soit pas excessive en sucre, par exemple, mais qui évite également les carences », commente Adrian Ivanoiu.
- S’assurer une activité mentale suffisante et stimulante
Le docteur Ivanoiu précise que cette activité ne doit pas être liée à du stress. « Le stress et l’anxiété nuisent, tout comme la dépression : les émotions négatives ont un effet négatif sur le développement du cerveau et son maintien », complète-t-il. Il peut s’agir par exemple de votre travail pour autant qu’il vous stimule.
En résumé, moins on prend soin de son cerveau, plus on augmente le risque d’avoir un atrophie cortico-sous-corticale importante liée à l’âge mais également de développer des maladies (liées à l’âge ou à l’hygiène de vie).
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Résorber une atrophie du cerveau
« Si le cerveau s’assèche suite à une consommation excessive d’alcool, l’atrophie du cerveau peut diminuer lorsque l’on arrête de boire », explique le neurologue. En revanche, si l’atrophie est liée à une perte (à cause d’une maladie, par exemple, mais pas que), on ne peut rien y changer : ces neurones perdus sont irrécupérables. Il se peut également que l’atrophie cérébrale soit liée à une perte d’eau et à une perte de neurones.
Notez que l’atrophie cérébrale en tant que telle n’a pas d’impact sur l’espérance de vie. Ce sont les maladies dont nous souffrons, l’hygiène de vie que l’on adopte qui affectent l’espérance de vie.
Si vous relevez certains symptômes tels que de la lenteur, des problèmes de mémoire, de parole, de marche, d’équilibre : discutez-en avec votre médecin afin de décider s’il est nécessaire de réaliser certains examens.
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