Comment prendre soin de son cerveau
Notre mode de vie a une influence sur la santé de notre cerveau et ses performances. Pour le préserver, il est recommandé de diversifier ses centres d’intérêt, de tisser des liens sociaux, de manger sainement et de bien dormir.
Empêchez vos neurones de mourir. Découvrez les trois aliments indispensables pour booster votre cerveau.» Les pubs de ce type foisonnent sur Internet. Le cerveau est aussi un filon éditorial inépuisable: chaque année, de nouveaux ouvrages consacrés à cet organe infiniment complexe, chef d’orchestre du corps humain, sont publiés.
86 milliards
Au meilleur de ses capacités, le cerveau compte 86 milliards de neurones. Il en perd 85 000 par jour, soit 1 par seconde. Les capacités cérébrales ne diminuent pas pour autant, car les neurones perdus sont remplacés par d’autres. Cette capacité de remplacement se réduit avec l’âge, mais ce sont surtout des connexions que l’on perd en vieillissant.
Grâce à l’imagerie cérébrale et aux progrès de la neuropsychologie, on en sait plus aujourd’hui sur l’organisation du système nerveux central, le mode de communication des neurones ou encore la plasticité cérébrale. Le cerveau répare, améliore, innove. Il nous permet d’apprendre, d’inventer et remédie lui-même à ses défaillances. «Si chacun de nous éprouve des sensations, construit sa pensée, apprécie, se souvient, s’adapte et décide, c’est grâce au cerveau, signale Bernard Sablonnière, médecin biologiste, auteur du livre Les Nouveaux Territoires du cerveau (Odile Jacob, 2016). Contrairement à ce que l’on pensait il y a encore trente ans, le cerveau n’est pas façonné dès la naissance: l’éducation et l’apprentissage exercent une forte emprise sur ses capacités futures.»
Diversifier ses activités
Notre hygiène de vie a une influence déterminante sur la chimie du cet organe de 1,3 kilo en moyenne, dont les dysfonctionnements (accident vasculaire cérébral, maladie d’Alzheimer, de Parkinson…) constituent 35% des maladies en Europe. Le cerveau souffre de la routine. «Il a besoin de découvrir sans cesse de nouveaux horizons, sans quoi il “rouille” et dégénère», souligne le Pr Sablonnière. Des occupations diversifiées lui sont bénéfiques: musique, lecture, écriture, cuisine, jardinage, bricolage, activités sportives, jeux de société, voyages… Etre curieux de tout et modifier de temps en temps ses habitudes contraint le cerveau à s’adapter, effort qui favorise la formation de nouvelles connexions neuronales.
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La survie de nos neurones dépend de la qualité et de la variété de notre alimentation. Les aliments pauvres en acides gras et riches en antioxydants naturels sont à privilégier: fruits, légumes, poissons, viandes blanches… La consommation d’oméga- 3, acides gras essentiels présents dans les poissons gras (sardine, hareng, maquereau, saumon), l’huile de lin, les noix… stabilise la membrane des neurones. Le carburant de base du cet organe qui ne s’arrête jamais est fourni par le glucose. «Il est donc nécessaire de consommer à chaque repas des aliments riches en sucres lents: féculents, pain, céréales», signale Amine Mestari, réalisateur de documentaires scientifiques et auteur du livre Les Pouvoirs incroyables du cerveau (Tallandier, 2016). En revanche, une surconsommation de produits comme les sodas et les aliments industriels, riches en sucres ajoutés, accélère le vieillissement du cerveau et le déclin cognitif.
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Eloigner les écrans
Un moyen efficace d’éviter la «rouille» du cerveau est de faire régime de temps en temps. «La vie de nos ancêtres chasseurs- cueilleurs était ponctuée de périodes d’abondance et de manque de nourriture, alternance qui régule de nombreuses fonctions cérébrales», rappelle Bernard Sablonnière. En outre, boire de l’eau régulièrement est essentiel pour éviter la déshydratation, qui diminue les capacités cognitives comme la concentration et la mémoire à court terme.
Avoir des amis, c’est bon pour le cerveau
Tisser des liens sociaux stimule le cerveau. Ce constat est confirmé par une étude franco-américaine menée sur un groupe de macaques rhésus, primates dont l’architecture cérébrale est comparable à celle de l’homme. Plus l’animal est populaire et affiche un nombre élevé de compagnons, plus certaines zones de son cerveau situées dans le lobe temporal sont développées.
Pratiqués régulièrement, la marche, la course à pied, le vélo… favorisent la fabrication de nouvelles cellules. Face au stress et à l’anxiété, qui causent des pertes de mémoire et des troubles de l’attention, la méditation invite le cerveau à ralentir le rythme de ses ondes. Le sommeil active des circuits capables de réguler les émotions, consolide l’encodage de nos souvenirs et nourrit l’imagination. De plus, le cerveau se contracte quand nous dormons, ce qui facilite l’élimination des déchets toxiques présents dans ses tissus. Manquer de sommeil désorganise la mémoire, augmente les risques d’AVC, de démence… Les spécialistes du cerveau recommandent donc, à l’heure du coucher, d’éviter l’exposition aux écrans et aux notifications, susceptible de réduire la durée et la qualité de nos nuits.
Le livre pour aller plus loin
Compliqués, les livres sur le cerveau? Pas tous. Dans Face à face avec son cerveau (Odile Jacob, 2021), le neuroscientifique Stanislas Dehaene commente une sélection d’images spectaculaires du cerveau et raconte l’histoire des découvertes sur cet organe.
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