Cinq fausses idées sur le cholestérol, ce tueur sournois
Le cholestérol est un ennemi vicieux. On ne le remarque guère avant qu’il soit trop tard. S’il est l’une des causes des maladies cardiovasculaires, et peut donc provoquer AVC ou infarctus, il est pourtant tout à fait possible d’agir pour le limiter.
Parce qu’il y a encore beaucoup de malentendus sur le cholestérol, la Ligue belge de cardiologie a analysé 11 affirmations que vous entendez régulièrement sur le cholestérol. En voici cinq qui sont fausses.
Faux : Le cholestérol c’est pour les vieux.
Ce n’est pas parce qu’on se sent parfaitement bien, qu’on est jeune ou mince que l’on n’a pas de cholestérol. En réalité, un taux de cholestérol trop élevé peut toucher tout le monde et à tous âges. On estime qu’un adulte devrait avoir un taux de cholestérol LDL (« mauvais cholestérol ») inférieur à 115 mg/dl (la moyenne dans la population est de 130 mg/dl, soit bien au-delà).
Hypercholestérolémie familiale
Certaines personnes ont un taux de cholestérol très élevé depuis leur naissance. En général le double de ceux habituellement mesurés chez les personnes de leur âge. Ces personnes développent deux fois plus vite des maladies cardiovasculaires et peuvent souffrir ainsi d’infarctus dès l’âge de 35 ans.
Un bon taux de cholestérol va cependant varier pour chaque personne, en fonction du niveau de risque cardiovasculaire. Par exemple, une personne qui a fait un infarctus doit avoir un taux de cholestérol beaucoup plus bas qu’une personne jeune et sans facteur de risque.
Faux : Si je me sens bien, je n’ai pas à me soucier du cholestérol
Il est aussi particulièrement sournois, car son action passe souvent inaperçue, sauf quand il est trop tard. Le cholestérol est indispensable au fonctionnement de nos cellules ainsi qu’à la fabrication de certaines hormones. Malheureusement, quand il est présent en trop grande concentration dans le sang ou s’accompagne d’autres facteurs à risques (tabac, hypertension, diabète, obésité, etc.), il peut devenir extrêmement dangereux. C’est aussi pour cela qu’il est important de régulièrement se faire tester.
Faux : Mon cholestérol élevé n’impacte pas la santé de mon coeur.
Le cholestérol peut obstruer progressivement les vaisseaux sanguins et les fragilise au point qu’ils se rompent, provoquant des caillots qui peuvent être à l’origine d’infarctus ou d’AVC. Ce n’est malheureusement que le jour de la catastrophe que l’on se rend compte de l’ampleur des dégâts et que le cholestérol et le processus d’athérosclérose ( qu’il a déclenché a envahi un grand nombre de nos artères à tous les points critiques de notre organisme (coeur, cerveau, aorte abdominale et thoracique, rein, etc)
Le « bon » et le « mauvais » cholestérol.Cette distinction est en réalité un abus de langage puisqu’il n’existe qu’un seul cholestérol. Cette idée est due au fait qu’il y a deux protéines responsables du transport du cholestérol dans le sang : les « lipoprotéines de faible densité » (LDL) que l’on associe au mauvais cholestérol et les « lipoprotéines de haute densité » (HDL) souvent associées au bon cholestérol, car il a une action plutôt neutre, voire bénéfique.
Faux : J’ai trop de cholestérol, c’est comme ça et je ne peux rien y faire.
On estime qu’on pourrait éviter jusqu’à 80 % des maladies cardiovasculaires par la prévention. Pas innocent lorsqu’on sait que plus de 50% de la population belge meurt de maladies cardiovasculaires, soit 3 Belges par heure. Or l’un des facteurs qui entraînent ces maladies cardiovasculaires est le cholestérol. Si le taux de cholestérol est à moitié déterminé par les gênes (ces derniers peuvent le faire grimper à des taux inquiétants ou au contraire le faire diminuer), il l’est pour son autre moitié conditionnée par l’alimentation et le mode de vie. On peut donc agir pour le faire baisser.
Voici quelques astuces pour y parvenir :
- Opter pour une alimentation équilibrée et manger moins de graisses saturées. Le cholestérol qui se trouve dans notre sang provient de l’alimentation (30%) et des cellules de notre corps, principalement du foie (70%). On les trouve principalement dans les viandes, produits laitiers entiers, fromages, mais aussi le beurre et certaines margarines. Par contre les huiles végétales, les viandes maigres, les poissons et les margarines molles sont conseillés.
- Avoir une activité physique régulière (avec un minimum de 30 minutes par jour).
- Ne pas fumer, car le tabac « bouche » lui aussi les artères. Or, les facteurs de risques comme le tabac, l’hypertension, le diabète ou encore l’obésité ne s’additionnent pas les uns aux autres, ils se renforcent.
- Dans certains cas, une médication adaptée peut être proposée. Par exemple à base de statines. Mais ces hypocholestérolémiants ont aussi des effets secondaires. Ils ne sont néanmoins pas les seuls traitements actifs et il existe un véritable arsenal thérapeutique. Il est donc important de trouver, avec son médecin, le bon traitement.
Faux : Les statines sont dangereuses pour ma santé
Le risque d’effets secondaires des statines est un sujet qui soulève pas mal de controverses. Comme tout médicament il y a, d’un côté des bénéfices scientifiquement prouvés, et de l’autre un risque d’effets secondaires. Face à un taux élevé de cholestérol, l’évaluation du rapport « risque-bénéfice » doit être analysé par son médecin. Après évaluation du profil de risque cardiovasculaire global, il y a un choix à faire entre plusieurs médicaments, qui ont tous des propriétés différentes.
En prévention secondaire (après avoir souffert d’une maladie cardiovasculaire), le traitement médicamenteux hypocholestérolémiant sera un pilier très important pour protéger le patient contre un événement futur.
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