© iStock

Cinq choses à savoir sur le vagin

Jen Gunter, obstétricienne-gynécologue, est très active au Etats-Unis et au Canada. Elle se bat contre les mythes concernant l’anatomie féminine. Dans son dernier livre, elle donne plusieurs conseils pour aider les femmes à prendre soin de leur santé et explique cinq faits qu’elle juge importants de connaitre à propos du vagin.

1. Connaitre son vagin du début à la fin

Le vagin est le canal musculaire qui relie l’utérus au monde extérieur (la vulve). Jen Gunter explique qu’il est crucial de pouvoir parler de son vagin et de le connaitre. « Lorsque vous ne pouvez pas dire le mot vagin ou vulve, cela implique qu’il y a quelque chose de sale ou de honteux à ce sujet », déclare-t-elle.

Le terme latin « pudenda », toujours utilisé en médecine et qui décrit les organes sexuels, signifie « parties honteuses ». Selon Gunter, l’utilisation de telles étiquettes peut être non seulement nocive pour les femmes sur le plan émotionnel, mais également sur le plan médical. En donnant l’impression aux femmes qu’il faut avoir honte de leurs parties génitales, beaucoup de patientes n’osent pas se renseigner sur ce qu’elles ressentent et se retrouvent donc dans l’incapacité d’expliquer correctement leurs symptômes au médecin, ce qui freine l’obtention du traitement adéquat. L’obstétricienne-gynécologue insiste donc sur le fait de bien connaitre son vagin et de ne surtout pas avoir peur d’en parler.

2. Le vagin n’a pas besoin de toi, il s’auto-nettoie

Selon Gunter, beaucoup de femmes pensent devoir utiliser des produits pour modifier l’odeur de leur vagin. En Amérique du Nord, 57% des femmes expliquent avoir nettoyé l’intérieur de leurs parties intimes avec du savon et qu’elles y sont encouragées par leurs partenaires sexuels. La docteure met en garde contre les douches parfumées et explique qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser quoi que ce soit d’autre que de l’eau pour se laver cette partie du corps. « C’est un four autonettoyant », dit-elle. « C’est un vagin, pas une pina colada, les douches sont comme des cigarettes pour tes parties intimes. »

Les cellules vaginales sont remplacées toutes les 96 heures et s’auto-nettoient, se laver à cet endroit enlèverait la couche protectrice de la peau et augmenterait donc les risques de contracter des infections sexuellement transmissibles. La zone vulvaire, se trouvant à l’extérieur, peut être nettoyée avec de l’eau ou un nettoyant doux.

3. Le vagin, c’est comme un jardin

Le vagin contient énormément de « bonnes » bactéries qui aident l’écosystème vaginal à rester en bonne santé. Les bactéries produisent des substances qui créent du mucus ainsi qu’un environnement acide. Le mucus produit une lubrification naturelle tandis que l’environnement acide empêche toute mauvaise bactérie (infections) de s’implanter.

Il n’est donc pas conseillé d’utiliser des lingettes anti-bactériennes pour s’essuyer l’intérieur du vagin, pour ainsi éviter de causer un quelconque déséquilibre.

4. Les poils pubiens, c’est pas pour rien

Jen Gunter a observé une augmentation du nombre de femmes qui enlèvent la totalité de leurs poils pubiens, ce qui laisse non seulement le pubis sans protection, mais peut aussi causer des infections dues à l’épilation. Si l’idée de laisser vos poils pousser vous est insupportable, la gynécologue conseille de s’assurer que la personne qui vous épile ne plonge pas les bâtons de bois dans la cire car c’est un moyen de propager des bactéries entre les différents clients.

« Les poils pubiens ont une fonction, c’est probablement une barrière mécanique et une protection de la peau », dit-elle. « Cela peut également jouer un rôle dans le fonctionnement sexuel, car chaque poil pubien est attaché à une terminaison nerveuse, c’est pourquoi il est douloureux de l’enlever. »

5. Quand on vieillit, notre vagin aussi

Après des années de menstruations, les ovaires arrêtent de produire des ovules, ce qui cesse la perte de sang menstruelle. La quantité d’hormones diminue et le faible niveau d’oestrogènes affecte le vagin et la vulve. La production de mucus qui maintenait le vagin lubrifié ralentit et peut donc causer la sécheresse et l’atrophie du sexe féminin, ce qui peut engendrer des douleurs lors des rapports sexuels.

La situation peut sembler irréversible mais Gunter explique qu’il est tout à fait possible de continuer à avoir des rapports non-douloureux grâce à des lubrifiants accessibles en vente publique ou via l’aide d’un médecin. « Je pense qu’il est vraiment important que les femmes sachent tout à ce sujet », dit-elle. « Elles n’ont pas à souffrir. »

Auteure: Margaux Glamocic

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire