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Certains traitements contre le cancer peuvent désormais être donnés à domicile : « A la maison, je pense à autre chose »

Suite aux résultats concluants du projet pilote lancé en 2017, les centres hospitaliers, peuvent désormais proposer l’hospitalisation à domicile (HAD) pour l’antibiothérapie et les traitements oncologiques. La pratique reste néanmoins très sélective, puisqu’elle n’est possible que pour certains traitements.

En 2017, un appel à projet avait été lancé et douze projets pilotes avait été sélectionnés pour mettre en place l’hospitalisation à domicile (HAD). L’objectif était de prodiguer des traitements et de fournir un suivi à domicile aussi qualitatifs que ceux donnés par les centres hospitaliers. 

Dans ce cadre, depuis près de six ans, des hôpitaux belges effectuent l’antibiothérapie (qui concerne toutes les infections se soignant par antibiotique) et certains soins oncologiques à domicile. Cette avancée est un moyen de mettre le bien-être du patient au centre des préoccupations. Lui évitant ainsi de se rendre à l’hôpital et d’y passer ses journées. Alors que le projet pilote est terminé, un financement structurel a été débloqué depuis le 1er juillet pour proposer cette possibilité de manière permanente.

Une pratique très sélective

Les traitements oncologiques concernent les personnes atteintes de cancer. Avec une hospitalisation à domicile, les patients pourront suivre leur chimiothérapie sans se déplacer de chez eux. Une avancée qui ne concerne pas l’ensemble des traitements chimiothérapeutiques. La possibilité de bénéficier d’une hospitalisation à domicile dépendra de multiples facteurs, comme le type de traitement et le cancer diagnostiqué. Le cancérologue proposera à son patient une hospitalisation à domicile lorsqu’il estime que toutes les conditions requises sont respectées. Le patient est en droit de refuser s’il préfère suivre son traitement à l’hôpital.

L’antibiothérapie concerne toutes les infections se soignant par antibiotique. Ce traitement peut être envisagé lorsqu’il nécessite un traitement antibactérien, notamment lors d’infections pulmonaires, urinaires ou de prothèses articulaires. L’antibiothérapie à domicile n’est que possible si elle est intraveineuse et non pas par voie orale.

L’HAD est une avancée en Belgique qui offre de nombreux avantages aussi bien aux patients, qu’aux hôpitaux. Mais, elle reste une pratique très sélective, puisque pour le moment, seule l’antibiothérapie et quelques injections intraveineuses pour les soins oncologiques sont possibles. Financièrement, le patient ne paiera aucun cout supplémentaire pour bénéficier des soins à domicile. L’HAD est complètement remboursée par la mutuelle et ne nécessite plus de paiements tickets modérateurs.

Des nouveaux dispositifs

Au centre hospitalier de la Wallonie picarde (Chwapi), suite au lancement du pojet pilote, l’antibiothérapie à domicile est possible depuis 2018. Depuis le début du mois, les oncologues et le personnel soignant discutent des structures nécessaires pour mettre en place la chimiothérapie à domicile. Des formations sur les mesures de l’HAD et sur l’utilisation des nouveaux matériaux sont donnés aux infirmiers. « Les cathéters utilisés pour l’hospitalisation à domicile sont récents, il y a cinq ans, on ne les avait pas, c’est pour ça que l’on forme les infirmiers » explique Grégoire Cnudde, infirmier HAD au Chwapi.

C’est en partie grâce à ce petit dispositif que la chimiothérapie à domicile est possible. La majorité des patients qui en bénéficient ont un PICC-line ou un Port-à-cath. Ces deux dispositifs sont reliés aux veines du patient et permettent la perfusion intraveineuse du traitement. Le patient ne doit plus faire sa chimiothérapie par injections répétées dans les petites veines.

Pourquoi l’hospitalisation à domicile ?

L’hospitalisation à domicile permet de réduire considérablement le temps passé dans les hôpitaux. Elle permet d’éviter les hospitalisations de plusieurs jours et les allers-retours entre le domicile et l’hôpital. Dans son environnement habituel, entouré de ses proches, le patient est alors moins stressé et plus épanoui. « La chimio m’épuise, mais c’est important d’accepter la maladie et se concentrer sur le positif. Quand je suis à la maison, mes enfants viennent me voir et je m’occupe pour ne pas trop y penser », confie Monique Pauwels. L’entourage, le quotidien et les soins à domicile permettrait aux patients une meilleure guérison. Grégoire Cnudde confirme : « Nous avons constaté des résultats qualitatifs en gériatrie. Des personnes qui n’avaient plus beaucoup de chance, étaient plus réceptives aux traitements lorsqu’elles étaient chez elles, avec leur entourage ».

L’HAD est aussi favorable pour le milieu hospitalier, puisque davantage de lits sont vacants, ce qui permet d’accueillir des patients présentant d’autres formes de pathologies.

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