Cancer : les pas de géant des chercheurs belges
Immunothérapie, cellules souches, formation des métastases… La recherche en Belgique multiplie les avancées spectaculaires dans la lutte contre le cancer. Un réel espoir pour les patients ?
Chaque année, en Belgique, quelque 27 000 personnes meurent d’un cancer. Cette maladie figure désormais en première place dans la liste des causes de décès chez les hommes. Elle est précédée, chez les femmes, par les maladies cardio-vasculaires et, chez les enfants, par les accidents de la circulation. Voici quelques décennies, on sauvait à peine la moitié des personnes atteintes d’un cancer. Désormais, 65 % des patients y survivent.
Ces progrès, on les doit aux découvertes scientifiques. Les chercheurs belges y tiennent un rôle de premier plan. « Les découvertes des chercheurs belges occupent sans nul doute une place enviable dans les publications scientifiques de qualité, confirme le Dr Vander Steichel, directeur médical et scientifique de la Fondation contre le cancer. Notre pays excelle, en dépit du handicap de conditions financières et d’environnement pas vraiment glorieuses. Aux moyens jamais suffisants investis par les pouvoir publics s’ajoute, fort heureusement, la générosité de nos concitoyens, qui s’exprime par des dons à la Fondation ou au Télévie, grande opération de solidarité. »
Fin juillet, des chercheurs de l’UCL annonçaient ainsi une découverte qui, assurent-ils, fait faire « un pas de géant » à la recherche scientifique en oncologie. Le Pr Pierre Sonveaux et son équipe ont identifié un traitement qui pourrait, à l’avenir, empêcher le développement des métastases chez des patients atteints d’une tumeur cancéreuse. En août 2012, une équipe de chercheurs de l’ULB s’était fait remarquer, à l’échelle mondiale, en mettant en évidence l’existence de cellules souches cancéreuses. La découverte permet de comprendre pourquoi, dans le cas d’un cancer de la peau, la dérégulation du renouvellement des tissus conduit à la cancérisation.
« Dans un contexte où nos connaissances biomoléculaires de la cellule, saine ou malade, progressent à toute allure, l’heure est à l’optimisme », estime Filip Lardon, professeur à la Faculté de Médecine de l’université d’Anvers, chef du Laboratoire de recherche sur le cancer et auteur d’un nouvel ouvrage de vulgarisation sur la maladie (Quand une cellule déraille. Comprendre le cancer. Editions Mardaga). « L’objectif ultime de nos travaux est, si pas de faire disparaître la maladie une fois pour toutes, du moins d’en arriver à ce qu’elle puisse être toujours efficacement soignée et, de plus en plus souvent, complètement guérie. Les scientifiques ne cessent d’affiner les thérapies classiques et d’en découvrir de nouvelles, tendance qui se poursuivra dans les années à venir. »
Et demain ? La connaissance de plus en plus étendue des mécanismes d’apparition des tumeurs ouvre la porte à des techniques de prévention et à de nouvelles formes de traitements révolutionnaires qui ne manqueront pas d’accroître la proportion de guérisons complètes. Grâce aux travaux pionniers en biologie moléculaire, l’oncologie vit une période riche en théories nouvelles et en découvertes majeures. La recherche est néanmoins un long processus, dont on perçoit rarement les résultats à court terme.
Le dossier, dans Le Vif/L’Express de cette semaine.
- les progrès en matière de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie
- les nouvelles thérapies encore expérimentales
- les promesses de l’immunothérapie
- les chiffres-clés
- les avancées dans la prise en charge du patient
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