Burn-out familial : le stress à domicile
Alors que le burn-out professionnel a récemment été reconnu comme maladie, le burn-out familial reste un sujet tabou.
Le burn-out, aussi appelé en français : le syndrome d’épuisement se traduit dans la sphère professionnelle par une fatigue profonde, un désinvestissement de l’activité et un sentiment d’incompétence. Il est considéré comme le résultat d’un stress chronique au travail. Mais il n’y a pas qu’au boulot que le stress se fait ressentir, la vie familiale peut aussi être stressante !
Les professionnels de la psychologie de la famille parlent d’un burn-out familial quand une famille est soumise à un stress répété et à un excès de sollicitations physiques, émotionnelles et cognitives, au point d’être épuisée tant physiquement que psychologiquement. Tous les membres de la famille vont être atteints par ce stress nocif à des degrés divers pouvant aller jusqu’à des dysfonctionnements psychologiques.
Symptômes et causes
Le burn-out familial survient de manière insidieuse, mais différents symptômes peuvent tout de même alerter l’entourage : troubles du sommeil, de la mémoire, de l’humeur, de l’appétit, etc. Thomas Solheid, psychologue, précise : « Il y a une notion de débordement, comme une casserole sous pression prête à exploser. Les personnes souffrant de burn-out familial ne se sentent plus actrices de leur propre vie y compris dans les tâches quotidiennes, elles ne trouvent plus de plaisir dans rien ». Dans certains cas, ça peut aller jusqu’à des phobies scolaires, des attitudes régressives ou des addictions qui traduisent un profond mal-être.
Tout comme les symptômes, les causes qui engendrent ce mal-être sont nombreuses et variées. Différents facteurs peuvent entrer en ligne de compte comme l’aspect économique et professionnel qui met une certaine pression sur les parents. Tout comme le travail pour les adultes, l’école peut être une source de stress pour les enfants.« L’environnement extérieur peut avoir une forte influence sur l’état d’esprit de certaines personnes, au point de provoquer un état de burn-out chez tous les membres de la famille » précise le psychologue. Les difficultés intrafamiliales sont une autre source de stress, que ce soit les problèmes conjugaux ou les rivalités dans la fratrie ; même si l’enfant unique n’est pas épargné par ce phénomène.
Certains parents ont du mal à conjuguer vie privée et vie professionnelle, au point parfois de ne pas être assez présents pour leur enfant. D’autres au contraire sont trop sur leur dos ! Aujourd’hui, l’avis des autres compte énormément. Certains aspirent donc à une parentalité « parfaite » ou mettent une pression trop forte sur leurs bambins en terme de réussite sociale or la perfection n’existe pas.
Mieux vaut prévenir que guérir
Le burn-out familial est loin d’être un passage obligé pour les familles et certaines méthodes permettent de l’éviter. Les parents doivent, notamment, apprendre à dissocier leur couple de leur rôle de parents. Ils ne doivent pas non plus se laisser engloutir par leur travail au risque de frôler le burn-out professionnel. L’objectif est d’offrir aux enfants un cadre familial sécurisant et épanouissant grâce à des règles clairement établies. La communication intrafamiliale est également un pilier essentiel de la vie de famille tout comme le partage d’activités ludiques. « Il est également très important de se garder du temps pour soi, certaines personnes sont tellement dévouées aux autres qu’elles sont ‘désaxées’, elles n’ont plus conscience de leur propre vie » ajoute Thomas Solheid.
Si le syndrome d’épuisement familial a déjà fait son entrée dans le foyer, il est tout à fait possible de l’en faire sortir. Avec l’aide de professionnels, les parents peuvent se remettre en question et revoir l’organisation familiale dans son ensemble pour retrouver l’équilibre. Ils ont également un rôle important à jouer en déculpabilisant leur enfant. Le psychologue revient sur d’autres méthodes : « Pour l’instant, il y a un véritable intérêt pour les techniques de pleine conscience. Le but est de faire prendre conscience au patient de tous les moments de sa vie, il n’agit plus comme une machine. Bien sûr, chaque personne est différente et donc il faut gérer la situation au cas par cas ! ». L’environnement familial se veut rassurant et doit permettre à l’enfant de développer sa propre personnalité. Participer à des activités en famille peut être, par exemple, un bon moyen de repartir du bon pied.
Par Axelle Verstraeten
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici