Bronzer, cette fausse bonne idée: « Le soleil est l’ennemi n°1 de la peau »
Brûlures, vieillissement de la peau, rides, tâches et cancers : bronzer n’est pas sans risque pour la santé. S’il est essentiel pour produire la vitamine D, le soleil agresse la peau et il faut s’en protéger. Le Vif fait le point avec une dermatologue.
La lumière du soleil est essentielle pour produire la vitamine D. Principale source de cette vitamine indispensable pour les os et l’immunité, le soleil peut aussi provoquer des brûlures, ou des maladies à plus long terme. Une peau bronzée indique qu’elle a été agressée par le soleil, il n’est donc pas possible de bronzer sans mettre sa peau en danger. Pour produire suffisamment de vitamine D, une exposition, y compris avec protection, de 5 à 30 minutes 3 fois par semaine selon le phototype suffit.
Le soleil envoie des rayons invisibles très puissants : les rayons ultraviolets (UV). Les UVA, UVB et la lumière bleue pénètrent plus ou moins profondément dans la peau : « Ils endommagent les cellules de l’épiderme et du derme, les fibres de collagène et d’élastine à l’origine d’un vieillissement de la peau, de l’apparition de rides et ridules, de taches pigmentées et d’une diminution de la fermeté́. Les UV induisent également des modifications au niveau de l’ADN des cellules de la peau génératrices de cancers cutanés », développe Nadine Pomarède, dermatologue au DermoMedicalCenter.
Pour Nadine Pomarède, il n’est en réalité pas possible de bronzer sans se mettre en danger : « Le soleil est l’ennemi n°1 de la peau. Il faut donc essayer de se protéger au mieux pour en limiter les effets néfastes ». La mélanine noire, protection naturelle, n’est pas suffisante pour se protéger efficacement des rayons du soleil. La crème solaire est indispensable pour faire barrage aux UV.
Lire aussi | Banc solaire : bronzer est dangereux pour la santé
Quel indice de protection (IP) ?
L’indice de protection est le rapport existant entre le temps nécessaire pour attraper un coup de soleil avec et sans produit. Si une personne développe un coup de soleil au bout de 15 minutes sans protection, un indice de protection (IP) 10 signifie qu’il lui faudra 150 minutes, soit 2 heures 30 pour le même coup de soleil avec la crème solaire. Il faut toutefois prendre ce calcul avec des pincettes : « Tous les indices de protection solaire sont calculés en laboratoire pour une application de 2mg/cm2 de peau, ce qui est très épais et jamais réalisé dans la « vraie vie ». Par conséquent, la réapplication régulière du produit solaire permet de se rapprocher de l’indice de protection indiqué sur l’emballage », précise Nadine Pomarède.
Différents paramètres jouent aussi sur l’efficacité de la crème, il faut donc prendre en compte :
- Le type de peau
- Plus la peau est plus claire, plus il faut la protéger. La protection vestimentaire est importante aussi quand elle est possible.
- L’endroit
- A la mer et à la montagne il est nécessaire d’appliquer une protection solaire plus élevée.
- L’âge
- Les enfants de moins de 2 ans ne doivent pas être exposés car leur système de protection n’est pas mature ; leur place est à l’ombre et la protection vestimentaire indispensable.
Certaines parties du corps sont plus sensibles et méritent une attention toute particulière, comme le cou et le décolleté. « Ce sont des zones fragiles, exposées aussi en ville et souvent mal protégées du soleil », confirme Nadine Pomarède.
Les mythes à déconstruire
Les conseils et astuces pour bronzer plus rapidement sont nombreux sur internet. Mais en réalité, s’empiffrer de carottes et se tartiner de monoï avant d’aller faire la crêpe n’accélère pas le bronzage. « Il n’existe pas de moyen pour bronzer plus vite », confirme Nadine Pomarède. En revanche, il existe des moyens pour limiter les dégâts causés par l’exposition solaire. « Différentes études ont montré qu’il est possible de réduire le risque de coup de soleil en mangeant des aliments riches en lycopène et ou en caroténoïdes, acides gras essentiels, c’est-à-dire avec plus de fruits et légumes rouge orangé dans l’assiette (tomates, fruits rouges, pamplemousse) et en accompagnant les plats de sauce tomate. Mais il faut 8 à 10 semaines avant l’exposition solaire pour diminuer la sensibilité au soleil », détaille Nadine Pomarède.
Un autre mythe est qu’il faut s’exposer au soleil le plus possible pour obtenir un teint de plus en plus foncé. Mais en réalité, passer tout l’été au soleil pour parfaire son bronzage est inutile. « La fabrication maximale de mélanine dans la peau est atteinte en 7 à 8 jours d’exposition solaire quelle que soit la couleur initiale de la peau. Ensuite, elle s’épaissit et c’est ce qui donne l’impression que la coloration augmente encore », conclut Nadine Pomarède.
Emily Degrande
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici