Banc solaire: bronzer est dangereux pour la santé
Les bancs solaires ne seront-ils bientôt plus qu’un lointain souvenir? Selon de plus en plus d’experts, il faudrait tout simplement les interdire.
Entre 2004 et 2016, le nombre de cancer de la peau ont augmenté de pas moins de 350%. Les mélanomes, la forme la plus dangereuse de cancer de la peau, ont, eux, augmenté de 200%. Le cancer de la peau toucherait, chaque année, 39.000 personnes par an. Alors, bien entendu, tous ne sont pas imputables au banc solaire. La principale cause est et reste l’exposition au soleil. Pourtant, selon La Fondation contre le cancer, les utilisateurs de banc solaire ont 20% de risque en plus de développer un mélanome et, chez les moins de 35 ans, cela grimpe même à 59%. Pour le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le solarium, en tant qu’agent cancérigène, est classé dans la même catégorie que le tabac et l’amiante.
Non, cela ne prépare pas le bronzage
Si on veut « entraîner » sa peau au soleil avec des séances de banc solaire, on obtient, au mieux, une protection SPF2. Or une bonne crème solaire a un indice 50. L’effet est donc en réalité néfaste puisqu’on ne fait donc qu’additionner les UV. En plus, les rayonnements artificiels ne permettent pas un apport significatif de vitamine D et font vieillir la peau quatre fois plus vite que les rayons de l’astre solaire. Une séance à des fins esthétiques a donc tout d’une hérésie.
Des machines à cancer ?
Si on a longtemps cru que seuls les rayons UVB étaient cancérigènes, il est aujourd’hui prouvé que les rayons UVA sont aussi néfastes. Or ce sont ces rayons que diffusent principalement les bancs solaires. Lors d’une séance, on s’expose à un indice UV de 12 (en Belgique, l’indice se situe souvent en dessous de 6). C’est six fois plus fort que la lumière du soleil à midi. Et ça, c’est dans le cas où l’appareil est conforme, ce qui ne serait le cas que dans moins de 10% des centres.
En effet, depuis décembre 2018, date où toutes les nouvelles dispositions sont entrées en vigueur, l’Inspection économique a envoyé un questionnaire, reprenant toutes les obligations imposées, à un peu plus de 500 entreprises. Les contrôles effectués ensuite sur place indiquaient, à la mi-novembre 2019, que 9,6 % des centres visités étaient en ordre… Néanmoins, malgré ces restrictions de plus en plus précises (voir encadré), 14% des Belges se coucheraient au moins une fois par an sous un banc solaire.
L’usage du banc solaire soumis à une autorisation médicale depuis janvier 2019
Toute personne majeure n’ayant pas un type de peau 1, le plus sensible, peut utiliser un banc solaire en Belgique. A partir du 1er janvier 2019, il existera deux méthodes de détermination du type de peau, permettant d’obtenir l’autorisation de se rendre dans un solarium, détaille le SPF Economie.. Cette détermination du type de peau peut être effectuée par un médecin. L’utilisateur devra, dans ce cas, fournir une attestation médicale confirmant le type de peau au responsable de l’accueil du centre de bronzage. Le passage chez le médecin ne sera pas obligatoire si le centre de bronzage dispose d’un appareil pour la détermination de la sensibilité de la peau. Dans ce cas, le type de peau pourra être déterminé par le responsable de l’accueil voire par l’utilisateur lui-même.
Une interdiction pour bientôt ?
Selon le professeur Lieve Brochez, dermatologue à l’UZ Gent interviewé par De Morgen, « une interdiction des bancs solaires pourrait éviter 4 000 décès par cancer de la peau au cours des cinquante prochaines années et faire économiser 176 millions d’euros aux soins de santé ». De quoi remettre l’interdiction régulièrement sur le tapis, bien que pour l’instant aucun politique ne semble vouloir se pencher sérieusement sur le sujet.
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