Longévité
La longévité des Européens n’a cessé de croître depuis 1990, mais sa vitesse de progression ralentit depuis 2011. © Getty Images

L’augmentation de la longévité ralentit en Europe, mais pas en Belgique: une affaire de «choix politiques»

Si l’espérance de vie des Européens ne cesse d’augmenter, une étude met en avant une décélération notable liée à une hygiène de vie qui se dégrade. La Belgique est une bonne élève en la matière, mais la Norvège, elle, fait, office d’exemple pour les pays européens.

En 2070, la Belgique devrait compter près de 13 millions d’habitants. A l’heure actuelle, le pays en compte 11,7 millions. Selon le Bureau fédéral du Plan, l’augmentation de la population belge s’accompagnera d’une hausse de l’espérance de vie. Actuellement de 84,1 ans pour les femmes et de 80,2 pour les hommes, elle pourrait passer à 89,8 et 88,1 d’ici une quarantaine d’années, toujours selon les données partagées par Statbel.

Mais les Belges parviendront-ils à ces durées de vie? Selon une récente étude publiée dans la revue scientifique The Lancet Public Health, alors que la longévité n’a cessé de croître depuis 1990, une série de problèmes de santé ont considérablement réduit la vitesse de progression de l’espérance de vie depuis 2011. Soit bien avant la pandémie de Covid-19, qui à elle seule a fait reculer la pérennité mondiale de 1,6 an, entre 2019 et 2021.

Les causes de cette décélération sont multiples, les principales avancées par les chercheurs étant les maladies cardiovasculaires et les cancers. Les habitudes de vie des Européens telles qu’une mauvaise alimentation, le manque d’activité physique ou la consommation de tabac sont aussi des facteurs à risque.

Concrètement, alors qu’entre 1990 et 2011, la population européenne vivait en moyenne 0,23 an de plus chaque année, depuis 2011, l’augmentation annuelle de l’espérance de vie n’est plus que de 0,15 an. Certains pays font toutefois «mieux» que d’autres.

La Belgique maintient le cap de la longévité

C’est le cas en Norvège, où la longévité des habitants n’a jamais cessé de croître depuis 1990. La Belgique, l’Islande, le Danemark ou la Suède, ont également maintenu une amélioration notable de l’espérance de vie après 2011. A l’inverse, le Royaume-Uni est le pays dont l’augmentation de l’espérance de vie a le plus baissé depuis 1990, passant de 0,25 an annuellement à 0,07, pour la période 2011-2019. La décélération de la longévité s’est aussi faite beaucoup ressentir du côté britannique (-0,60), entre 2019 et 2021, mais elle reste moins importante qu’en Grèce (-0,61 an en moyenne).

Selon les auteurs de l’étude, si l’espérance de vie n’a pas (Norvège) ou peu (Belgique) décéléré au cours des 35 dernières années, c’est «grâce à un meilleur maintien des réductions de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires et aux néoplasmes (NDLR: tumeurs cancéreuses), étayé par une diminution de l’exposition aux risques majeurs, éventuellement atténuée par les politiques gouvernementales».

Et les chercheurs de conclure que «les gouvernements peuvent influencer de manière substantielle l’espérance de vie de leurs concitoyens à travers des choix politiques prenant en compte notamment la réduction des risques alimentaires, l’amélioration des niveaux d’activité physique et la garantie de l’accès à des soins de santé efficaces pour la prévention et le traitement».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire