À quoi reconnaît-on un égo surdimensionné ?
Egoïsme, égocentrisme, égo surdimensionné. Tous font référence à l’égo, mais de quoi s’agit-il exactement ?
“L’égo (différent de l’égo surdimensionné) n’est pas quelque chose de négatif en soi, expose Dimitri Haikin, psychologue clinicien et psychothérapeute. Il s’agit de la capacité à identifier ses besoins et les stratégies afin de les respecter.” Une définition qui correspond bien à l’adage répandu “bien avec soi, bien avec les autres”.
De quels genres de besoins est-il question ?
Il existe trois grandes catégories de besoins communs à tout être humain, selon le psychologue.
- les besoins physiologiques qui résident dans le besoin de repos, d’air, de nature…
- les besoins émotionnels et psychologiques qui résident dans le besoin de reconnaissance, de valorisation, d’appartenance à un groupe…
- et les besoins plus spirituels qui renvoient à la quête de sens : chercher à apporter sa pierre à l’édifice.
Nourrir son égo est donc nécessaire d’une certaine façon, “pour autant que ce ne soit pas poussé à l’extrême”, pointe Dimitri Haikin. “Le problème, c’est l’égo surdimensionné.”
Ego surdimensionné: de quoi s’agit-il exactement ?
Selon le psychologue, les personnes à l’égo surdimensionné se pensent supérieures aux autres : elles estiment avoir plus de droits, plus de privilèges, plus d’avantages. “Elles se positionnent sur une chaise haute par rapport aux autres”, résume-t-il.
Cette apparente haute estime d’eux-mêmes n’en est pas moins instable. “Ce complexe de supériorité est en fait propulsé par une faible estime de soi”, explique Dimitri Haikin. Cet air confiant n’est donc qu’une apparence donnée, un mécanisme de défense. “Ces personnes ont besoin de se rassurer. Et pour cela, elles cherchent à briller en société, à être vues et admirées. Il s’agit là de besoins narcissiques en somme”, poursuit-il.
Les caractéristiques
L’image de soi est le motive des personnes à égo surdimensionné. C’est par exemple, prendre beaucoup de selfies (seul ou avec d’autres personnes), ou multiplier les diplômes pour se sentir plus intelligent. “Dans les relations sociales, ces personnes feront preuve d’une pseudo-empathie : n’étant intéressées que par elles et leurs intérêts, elles vont accorder de l’importance aux autres dans un but intéressé. Une fois le besoin assouvi, elles vont très vite se détacher des autres. Il n’est pas question de sincérité ni de réciprocité”, raconte le psychothérapeute. L’individu à égo surdimensionné peut également avoir une attitude arrogante mais aussi ne pas reconnaître ses torts et se dédouaner de toute responsabilité en cas de problème.
Néanmoins, les personnes à égo surdimensionné ne se rendent pas toujours compte des comportements qu’elles peuvent adopter : “Tout cela réside dans une mauvaise connaissance de soi à laquelle elles n’ont pas accès.” Il également important de préciser que correspondre à l’une de ces caractéristiques ne renvoie pas forcément à un comportement d’égo surdimensionné.
“Ce type de comportement s’oppose à celui de ce que j’appelle un égo équilibré”, ajoute Dimitri Haikin.
Qu’est-ce qu’un égo équilibré ?
On peut parler d’égo équilibré lorsqu’une personne part à la découverte d’elle-même, adopte des conduites altruistes (se rend serviable), développe son intelligence émotionnelle par des stages, de la lecture, des échanges humains. “Ce sont des personnes qui acceptent d’être parfois dans l’ombre de la discussion, mais ne se dévalorisent pas pour autant, font preuve d’humilité, savent s’excuser, parler et accepter ses fragilités, s’acceptent imparfaites”, développe le psychologue.
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Comment faire face à un égo surdimensionné?
Dimitri Haikin suggère de “prendre du recul, prendre ses distances et se tourner vers des personnes authentiques, à égo équilibré. Les égo surdimensionnés font aussi preuve de manipulation : il ne faut pas être dupe.”
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