A chaque repas, vous avalez une centaine de particules de plastique

Caroline Lallemand Journaliste

Des particules de plastique se retrouvent dans nos assiettes. On les décèle dans les légumes, les poissons, mais aussi en grande partie via la poussière domestique.

En moyenne, dans une assiette, on retrouve une centaine de traces de microplastique. Ces dernières ne proviennent pas seulement des légumes ou du morceau de poisson présents dans notre assiette mais peuvent aussi provenir de la poussière de nos maisons, relaie De Morgen.

Que la poussière domestique contienne de minuscules particules de plastique est un fait connu depuis longtemps. Ces particules sont originaires de l’usure de matériaux synthétiques dans une maison, par exemple des torchons en microfibre, des meubles, ou encore des vêtements et des jouets.

Des scientifiques de l’université Heriot-Watt d’Édimbourg ont voulu savoir en quelle proportion ces particules de plastique arrivaient dans notre alimentation. Ils ont disposé dans plusieurs ménages des boites de pétri avec des substances collantes à côté des assiettes disposées à table.

Après un repas de 20 minutes, les échantillons ont été analysés et ils y ont repéré 14 petits morceaux de plastique. Et, dans l’assiette la plus grande, jusqu’à 114 morceaux, en ont conclu les chercheurs. Ce qui signifie qu’en moyenne un individu avale sur une année 13.731 à 68.415 micro particules de plastique.

Les particules de microplastique sont surtout un problème pour les océans. Les chercheurs ont voulu savoir en quelle quantité moyenne le microplastique se retrouvait dans une moule. Ils ont découvert 2 particules par spécimen analysé. Le taux d’ingestion de plastique via la poussière domestique semble donc être encore plus élevé qu’en mangeant des fruits de mer.

Signal d’alarme

« Ces résultats sont surprenants pour de nombreuses personnes, car nous nous attendions à ce que l’ingestion de microplatique par des fruits de mer fût plus importante que via la poussière domestique « , déclare Ted Henry, chef de l’étude et toxicologue de l’environnement à la Heriot-Watt University. « Nous ne savons pas encore d’où viennent les particules présentes dans la poussière, mais elles sont apparemment originaires de l’intérieur des maisons même ou de leur environnement plus large. » Il ajoute: « Nous appelons les autorités à mettre en oeuvre un plan d’action contre la pollution plastique. »

Pour Julian Kirby de l’organisation environnementale Friends of the Earth, cette étude est un énième signal d’alarme pour motiver les autorités à mettre fin à l’usage du plastique. « Les microfibres de plastique dans la poussière domestique et dans l’air que nous inhalons sont originaires des pneus de voiture, des tapis, des meubles, mais aussi des vêtements, comme ceux en textile ‘polaire’. Ils répandent tous, à force d’être usés, des particules de plastique », explique-t-il.

« Nous demandons aux autorités compétentes de mettre urgemment sur pied un plan d’action contre la pollution plastique et de mener des recherches sur les possibles conséquences de cette pollution sur la santé publique », plaide-t-il aussi de son côté.

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