65% des Belges ignorent que le sexe oral peut mener à une IST
Neuf Belges sur dix pensent ne pas courir le risque de contracter une infection sexuellement transmissible (IST) ou le sida, ressort-il d’une étude réalisée par Ipsos à l’initiative de Durex, la Plate-Forme Prévention Sida et le centre d’expertise flamand Sensoa, présentée lundi. Pourtant, le nombre de diagnostics est en augmentation en Belgique. Une campagne de prévention sera menée au mois de novembre.
Le nombre de diagnostics de chlamydia a été multiplié par quatre entre 2003 et 2015 et par huit pour la syphilis, selon les chiffres de l’Institut de Santé publique. Les chiffres sur le sida/VIH n’augmentent pas, mais restent préoccupants: 2,8 cas sont détectés chaque jour en Belgique.
La moitié des Belges se dit bien informée quant aux principales IST (chlamydia, syphilis, gonorrhée), sept sur dix pour le Sida/VIH, comme le montre l’étude réalisée par Ipsos auprès d’environ 1.000 personnes. Mais en réalité, près d’un sondé sur quatre n’a aucune idée de la manière dont les IST se transmettent. Si neuf sur dix savent que le préservatif est le meilleur moyen de se protéger, 65% des Belges ignorent que le sexe oral peut mener à une IST. La majorité ne sait pas que les IST peuvent mener à l’infertilité et seuls 27% savent que la chlamydia est l’IST la plus répandue.
« Ce sont des chiffres inquiétants », a déclaré le directeur de la Plate-Forme Prévention Sida, Thierry Martin, lors de la présentation de l’étude. « Mais tout ne va pas si mal. Le nombre de dépistages élevé de diagnostics est aussi lié à la prévention. Si plus de personnes se font dépister, il est logique de trouver davantage de cas. »
Pour M. Martin, la méconnaissance des Belges quant aux IST provient notamment du fait que ces maladies font mois peur aujourd’hui: « Le VIH est un thème qui fait mois parler de lui qu’auparavant. Le développement des traitements a entraîné une normalisation du VIH. »
Pour améliorer l’information du grand public, la Plate-Forme Prévention Sida, Sensoa et Durex organisent un mois de la prévention qui se tiendra du 1er novembre au 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida. Des brochures informatives seront distribuées dans 1.500 pharmacies et des préservatifs distribués gratuitement dans les gares du pays. Une campagne vidéo sera diffusée sur le réseau social Facebook.
« La prévention est essentielle pour lutter contre le nombre de cas, mais aussi pour améliorer les connaissances du public. La journée mondiale et le mois de la prévention sont un moyen de taper sur le clou », a indiqué Thierry Martin.
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