Rik Devillé, Belga Image

Rik Devillé plutôt satisfait du projet de plan d’action présenté samedi

Rik Devillé, qui défend depuis des années les intérêts des victimes de violences sexuelles au sein de l’Église, n’est pas mécontent du nouveau projet de plan d’action de la Conférence des Évêques de Belgique, présenté samedi. Mais l’ex-prêtre se demande pourquoi les victimes n’ont, encore une fois, pas été impliquées dans son élaboration plus tôt.

La Conférence des Évêques a présenté samedi un nouveau projet de plan d’action renforcé dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église catholique.

Critiques

Ce projet prévoit, entre autres choses, la nomination d’un coordinateur national chargé de mettre en œuvre le plan d’action, une indemnisation financière et une aide psychologique.

« Tout dépend de la mise en œuvre et du suivi de ce plan », a estimé Rik Devillé, présent à la présentation. « Par exemple, de nombreuses victimes se demandent pourquoi il n’y a qu’un seul coordinateur », a-t-il rapporté, en ajoutant qu’il serait « plus logique » d’en nommer un par groupe linguistique.

L’ex-prêtre regrette par ailleurs que les victimes n’aient pas été impliquées plus tôt. L’avis des personnes qui ont rencontré le Pape en septembre a été pris en compte. « Mais il y en a 15 », a-t-il relevé. « Alors qu’il y a des milliers de victimes au total. L’Église connaît leurs noms et leurs adresses e-mail, pourquoi ne sont-elles pas autorisées à participer aux réflexions? »

Plan d’action

Un projet de plan d’action « renforcé » a été présenté samedi par la Conférence des Évêques de Belgique à l’issue d’une journée de rencontre pour les victimes de violences sexuelles au sein de l’Église, organisée par la fondation Dignity. Le projet se base sur les résultats d’une enquête menée par l’Église, en collaboration avec la KULeuven, auprès des victimes.

L’enquête en ligne avait été lancée auprès des victimes d’abus dans l’Église par la fondation Dignity en juin dernier. Parmi les 97 personnes interrogées, une majorité considère que l’accueil et l’accompagnement fournis par l’Église sont « positifs », souligne la Conférence des Évêques. Dans le même temps, un groupe important indique qu’il y a matière à amélioration. Les victimes demandent entre autres plus d’empathie, de reconnaissance et de soutien structurel. L’indemnisation financière, l’aide psychologique et l’accompagnement spirituel sont notamment mentionnés comme des mesures essentielles. L’étude recommande en outre d’autres réformes, comme une approche tenant compte des traumatismes et de l’implication des victimes dans l’élaboration des politiques.

Ce projet de plan d’action prévoit donc, entre autres, la nomination d’un coordinateur national chargé de le mettre en œuvre et de coordonner ces différentes sous-initiatives, sous la direction d’une commission nationale composée d’experts issus de différents secteurs sociaux et d’un groupe de consultation des victimes. Un plan de suivi plus étendu des victimes va également être constitué, incluant la création d’un groupe d’entraide, le remboursement des frais liés à leur accompagnement psychologique, un accompagnement pastoral et spirituel, ainsi que l’organisation d’une journée annuelle de commémoration. Enfin, la politique globale de prévention des violences sexuelles au sein de l’Église va être affinée.

Ce projet de plan d’action devra toutefois encore être finalisé, en tenant compte des réactions formulées par les victimes au cours de la réunion organisée samedi matin, conclut la Conférence des Évêques.

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