Le bouddhisme désormais reconnu comme une conception philosophique en Belgique
Le bouddhisme devient la huitième conception philosophique reconnue sur le sol belge.
Le bouddhisme devient la huitième conception philosophique reconnue en Belgique, indique le cabinet du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) dans un communiqué. Déposé par le libéral, un avant-projet de loi visant à faire reconnaître le bouddhisme en Belgique a été approuvé vendredi après-midi en Conseil des ministres. Ce projet, faisant partie de l’accord de gouvernement de la Vivaldi, répond à une sollicitation de l’Union bouddhique belge (UBB) qui avait introduit une demande de reconnaissance en 2006.
Aujourd’hui, six cultes officiels existent en Belgique (catholique, orthodoxe, israélite, anglican, protestant-évangélique et islamique). À ceux-ci s’ajoute la laïcité « organisée », reconnue en tant que « communauté philosophique non confessionnelle » depuis 2002. C’est également selon cette qualification que l’UBB demandait à être inscrite, car le bouddhisme n’a pas de dieu comme les autres religions reconnues.
Dans un premier temps, un subside provisoire avait été accordé à l’association, afin de subvenir à ses frais de fonctionnement et de préparer une éventuelle reconnaissance officielle. Après 17 ans de patience, la coupole, qui regroupe 35 associations bouddhiques présentes en Belgique, sera désormais désignée comme la représentante de cette communauté et l’interlocutrice officielle des autorités belges.
« Nous attendons depuis 2006 d’être mis sur le même pied d’égalité que les autres convictions«
« Nous attendons depuis 2006 d’être mis sur le même pied d’égalité que les autres convictions. Cette reconnaissance est une étape très importante pour les 150.000 bouddhistes de Belgique« , se réjouit le président de l’UBB, Carlo Luyckx.
Plusieurs critères doivent être respectés pour obtenir une telle reconnaissance dans notre pays. La communauté doit avoir suffisamment d’adeptes, être structurée, établie dans le pays depuis plusieurs décennies, présenter un intérêt social et ne développer aucune activité qui pourrait aller à l’encontre de l’ordre social. Ces critères ne sont toutefois pas inscrits dans la loi, mais découlent d’une pratique administrative.
La reconnaissance en tant que culte ou conception philosophique non confessionnelle donne par ailleurs droit à un soutien financier, selon un principe ancré dans la Constitution. Une dotation fédérale permettra dès lors à l’UBB de poursuivre la professionnalisation de sa structure organisationnelle, de payer les salaires de conseillers et d’aumôniers bouddhistes, et de couvrir les frais de fonctionnement d’un secrétariat fédéral, dont le rôle sera de soutenir les 35 institutions bouddhiques locales du pays.