Quels sont les prénoms les plus donnés aux nouveau-nés dans votre commune? (cartes interactives)
Olivia et Noah étaient à nouveau les prénoms les plus populaires en Belgique chez les nouveau-nés en 2023. Sur la période 2014-2023, quelques variations se dénichent cependant à l’échelle des communes.
Olivia est en 2023, pour la cinquième année consécutive, le prénom de fille le plus donné aux nouveau-nés en Belgique. Avec 587 occurrences, elle garde la préférence sur Emma (429) qui, après 16 ans de règne, s’était effacée en 2019. Les Louise complètent le podium féminin (365).
Côté garçon, Noah est à nouveau le prénom le plus populaire (589 nouveau-nés), devant Arthur (577) et Liam (498), selon les dernières données de Statbel, l’office belge de statistique, sur les prénoms.
Ces prénoms en tête du classement global en Belgique ne le sont pas forcément en prenant de plus petits morceaux du territoire, à l’échelle des communes par exemple. Olivia n’arrive ainsi en tête que dans 50 entités sur les 589 du pays, Noah n’est lui premier que dans 33 communes belges. En se limitant à la Wallonie, Olivia prend la tête dans 18 communes, Noah dans sept.
Les prénoms d'une époque
Ces différences marquent des choix sociologiques, loin d’être anodins. Ils racontent une partie du vécu, de la culture, de l’environnement dans lequel les personnes qui deviennent parents évoluent. Les prénoms parlent des personnes et de l’époque, comme l’analysait pour Le Vif Baptiste Coulmont, professeur à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay et auteur du livre Sociologie des prénoms (La Découverte, 2011).
Selon le sociologue des prénoms, plusieurs changements ont impacté l’évolution des choix posés ces dernières années. Tout d’abord, plus aucune loi ne régit le choix des prénoms: les parents peuvent donc déclarer le prénom qu’ils souhaitent. Ce qui a offert beaucoup plus de choix aux parents, lorgnant parfois vers plus d’exotisme ou d’originalité. Ensuite, «on remarque un changement de la fonction du prénom. Avant 1950, il était très peu utilisé dans la vie courante. On s’appelait par son nom de famille ou son nom d’épouse: on était Mme Dupont. Depuis les années 1970, on a de plus en plus recours à son prénom, à l’école, au travail, dès qu’on rencontre quelqu’un… Pour remplir cette nouvelle fonction, le prénom porté ne peut plus être un prénom porté par des centaines d’autres personnes.»
Cette tendance n’est pas que belge. En France, Baptiste Coulmont a observé que le prénom le plus donné l’était à environ 1% des bébés. L’originalité prime parfois, même si des tendances émergent toujours.
Nul doute que d'ici quelques décennies, les classements évolueront encore. De «vieux» prénoms reviendront à la mode tandis que celle d'aujourd'hui s'effacera. C'est déjà le cas pour plusieurs prénoms populaires des années 1980 et 1990, qui sont désormais «éteints», comme Marine, Yannick, Stéphanie ou Christophe.
Ces prénoms feront-il, eux aussi, un come-back? Probablement. «Chaque prénom connaît un cycle avec une période où il n’est plus donné, une période d’engouement avec un pic à un moment puis un abandon», indique Baptiste Coulmont au Figaro.
Pour ceux qui cherchent la prochaine tendance, ou à la créer, reste à fouiller dans les prénoms éteints du début du siècle passé. Sinon, s'inspirer dans le module des prénoms par commune ci-dessus, pour viser ou éviter un prénom populaire près de chez soi.
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