Aide à la jeunesse: près de 43.000 mineurs en dépendaient en 2023,un record (info Le Vif)
Sur les 42.975 jeunes que l’Aide à la jeunesse a pris sous son aile l’an dernier, 93% étaient soit en danger, soit confrontés à des difficultés telles qu’un soutien s’imposait.
Parmi les 42.975 jeunes pris en charge par l’Aide à la jeunesse durant au moins une journée l’an dernier, 93% étaient en danger ou confrontés à des soucis personnels, des tensions avec leurs parents ou au sein de la famille, une suspicion de maltraitance, des difficultés des parents à assumer leur rôle ou des préoccupations financières et matérielles. Cinq pour cent avaient commis un fait qualifié d’infraction et étaient, de ce fait, en conflit avec la loi. Le solde des 2% cumulaient les caractéristiques des deux catégories.
Un chiffre en progression: 42.324 jeunes étaient recensés dans les statistiques de l’Aide à la jeunesse en 2022, 41.714 en 2021 et 40.642 en 2020, année marquée par le Covid. Jamais, depuis 2010, la barre des 43.000 jeunes accompagnés n’avait été si proche, selon les chiffres de l’administration obtenus par Le Vif. Un triste record.
Le plus souvent, c’est un acteur de la sphère judiciaire qui demande à ce qu’une prise en charge soit organisée pour un jeune (dans 47,6% des cas, en 2022), loin devant la famille (32,3%), les services de première ligne (25,4%) ou, très rarement, le jeune lui-même (3%).
En s’arrêtant à la date du 1er mai, de manière à disposer d’une image fixe de la situation et sans mélanger les prises en charge de mineurs brèves et longues, on recensait l’an dernier 23.174 jeunes accompagnés par les services de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils n’étaient que 13.284 un an plus tôt. Un constat partagé par l’ensemble des intervenants: éducateurs et assistants sociaux dans les services de première ligne, délégués du SAJ (Service d’aide à la jeunesse pour l’aide consentie) ou SPJ (Service de protection de la jeunesse en cas d’aide contrainte), magistrats, directeurs de lieux d’hébergement, tous observent une dégradation de la situation des jeunes, confrontés, qui plus est, à des contextes de plus en plus complexes.
Dans presque la moitié des cas, c’est un acteur de la sphère judiciaire qui réclame la prise en charge d’un jeune. Il est très rare qu’un mineur le demande lui-même.
Parmi les différents types de prise en charge dont bénéficient ces jeunes, on observe que ce sont les familles d’accueil qui prennent le plus souvent ces mineurs sous leur aile: 3.944 âgés de moins de 18 ans y étaient en effet recensés en 2023. D’autres (3.610) vivaient toujours dans leur famille d’origine mais y étaient accompagnés par un service agréé. Quelque 3.025 enfants ou adolescents séparés de leur famille habitaient dans un lieu d’hébergement en semaine et, pour certains, également lors des week-ends. Un peu moins de 900 autres étaient pris en charge par une institution du secteur du handicap tandis que 365, âgés d’au moins 16 ans, vivaient en autonomie, sous supervision. Du côté des tout petits (0 à 6 ans), 414 enfants, retirés à leur famille d’origine, vivaient l’an dernier dans un service ad hoc, appelé jadis pouponnière.
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