Pourquoi les informaticiens belges s’expatrient souvent… en Thaïlande (et ailleurs)
Tantôt attirés par la Silicon Valley, tantôt par des pays plus exotiques, les informaticiens n’hésitent pas à quitter la Belgique, attirés par de nombreux avantages.
Dans les salles de l’Epitech Brussels, une référence dans l’enseignement informatique, les étudiants rêvent souvent d’ailleurs. «Ils le savent: il y a une pénurie dans le monde entier et où qu’ils aillent, ils trouveront de l’emploi, alors pourquoi rester dans un pays pluvieux?, résume le directeur de l’école, François Blondeau. Cette mobilité est vraiment une spécificité du métier. Les informaticiens veulent le plus souvent être indépendants et tant qu’ils ont une connexion internet, ils ont accès à tout.»
Des destinations différentes selon les situations
Ceux qui souhaitent s’expatrier n’ont que l’embarras du choix. Les «vrais geeks», comme les appelle François Blondeau -ils représenteraient un tiers de la profession- , partent pour la Silicon Valley. L’accomplissement d’un rêve… malgré les contraintes. «Là-bas, la pression sur les profils et les salaires est très élevée, il est donc difficile pour une start-up belge de s’y installer», observe Patrick Marck, directeur de la Fédération des métiers du web (FeWeb).
En Inde, étoile montante de l’informatique, les différences culturelles peuvent empêcher la bonne coopération entre travailleurs. «Certaines sociétés préfèrent en conséquence partir pour des pays membres de la francophonie, comme le Maroc ou Madagascar», indique Patrick Marck. Raison pour laquelle certains optent pour la Suisse ou le Luxembourg. L’avantage de la langue… et de la fiscalité.
Ceux qui seraient également en quête de soleil s’envolent de plus en plus pour la Thaïlande. «Environ 5% de nos élèves y partent, relate François Blondeau. Ils y travaillent pour des sociétés européennes, avec des salaires qui peuvent tourner autour de 3.000 à 4.000 euros pour un débutant. Vu le faible coût de la vie sur place, ils peuvent mener la belle vie.»
La nouveau régime fiscal de droits d’auteur inciteraient désormais encore davantage les informaticiens à s’expatrier, selon Patrick Marck. «Puis il y a la forte pression des salaires et le manque de hubs innovants. C’est un peu la fuite des cerveaux.» Mais pourquoi resteraient-ils? «A ceux qui veulent tenter l’expérience, je dis: « Fonce. Fais-toi de l’expérience, c’est bon pour ton CV« . De toute façon, ceux qui veulent revenir ensuite n’auront aucun souci à retrouver du travail en Belgique.»
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici