Plus grands, plus gros: comment la morphologie des Belges a changé en 40 ans
Plus grands, plus gros. Voici comment la morphologie des Belges a changé en 40 ans.
Le contexte
1983-2023 : cette année, Le Vif (qui ne s’appellera désormais plus L’Express) fête ses 40 ans. Plutôt que de parler de lui, le magazine a décidé de faire ce qu’il a toujours fait de mieux : décoder la société belge. Comment a-t-elle évolué, ces quatre dernières décennies ? Réponses dans notre numéro spécial.
Plus grands qu’il y a 40 ans, les Belges ? De quelques petits centimètres, oui. Selon une étude de 2019, les hommes belges mesuraient, en moyenne, 181,7 cm et les femmes, 165,5 cm. En 2011, un Belge affichait une taille moyenne de 178 cm, soit trois petits centimètres de moins, tandis que les femmes avaient déjà atteint les 165 cm. Avec un tel résultat, la Belgique se classerait en 7e position dans le tableau des quinze nations aux populations les plus grandes.
Toutefois, tant en Europe occidentale qu’aux États-Unis, la taille des humains se stabilise depuis une vingtaine d’années. Alors que depuis 1830, les Belges avaient gagné 9,8 cm sur la toise. Un bond qui s’explique par la très nette amélioration des conditions de vie. Celles-ci (alimentation, santé, situation socio-économique, climat…) déterminent effectivement la croissance d’une population. Un exemple? Entre 1960 et 2010, les Japonais et les Sud-Coréens – soit deux nations en plein essor économique – ont grandi de plus de 20 cm. Un autre? Les Italiens et les Marocains arrivés en Belgique par le canal de l’immigration étaient plus grands, à l’âge adulte, que ceux restés au pays. Dernier indice, enfin: 27 des trente nations dont les hommes sont les plus grands du monde sont situées sur le Vieux Continent, longtemps fer de lance du développement économique.
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Limites atteintes ?
Aujourd’hui, soit le contexte environnemental des humains ne s’améliore plus, soit les limites de la génétique sont atteintes. Mais tout indique que les humains sont arrivés à un sommet, dès lors qu’ils ne sont pas faits pour croître indéfiniment A moins que d’autres menaces, environnementales ou climatiques, ne provoquent tout à coup leur éventuel rapetissement, ce qui s’est déjà vu dans l’histoire. En septembre 2021, en effet, une étude de l’Office central des statistiques des Pays-Bas, menée auprès de 719 000 personnes, constate que les Néerlandais nés en 2001 sont en moyenne 1 cm plus petits que la génération de 1980. Chez les Néerlandaises, cette baisse atteint même 1,4 cm.
Parmi les explications avancées, épinglons le rôle de l’immigration, sachant que certaines populations d’origine non occidentale sont plus petites. Mais aussi une détérioration de la qualité de l’alimentation, dès lors que la malbouffe (trop de graisses, trop de sucres) a tendance à faire florès. Si l’hypothèse se vérifie, la taille des Belges pourrait se tasser dans les prochaines années.
De plus en plus gros
Côté poids, en revanche, les Belges ne voient pas la balance diminuer depuis les années 1980, que du contraire. Avec un indice de masse corporelle moyen de 25,5 en 2018, on peut dire que les Belges sont trop et de plus en plus gros. En 1997, date de la première enquête de santé, cet indice s’élevait à 24,5. Selon les chiffres de Sciensano, quelque 49,3% de la population adulte belge est en surpoids – c’est-à-dire avec un IMC supérieur à 25 – et 15,9%, en situation d’obésité. Parmi la population plus jeune, de 2 à 17 ans, le surpoids concerne 19% des Belges et l’obésité, 5,8%. Cet indice est en outre plus élevé (27) chez les 65 à 74 ans, ainsi qu’au sein de la population socialement défavorisée (26,8).
Lire aussi: 49,3% de la population belge adulte en surpoids
Petite consolation, malgré ce tableau peu flatteur, l’espérance de vie des hommes est passée de 70 ans en 1981 à 79,2 ans en 2021. Pour les femmes, toujours selon Statbel, elle a progressé de 76,8 ans à 84 ans durant le même laps de temps.
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