Rail: plus de 600 millions d’euros de frais de consultance entre 2020 et 2022
Quelque 612 millions d’euros de frais de consultance ont été dépensés par la SNCB et Infrabel entre 2020 et 2022.
La SNCB et Infrabel ont dépensé ensemble 612 millions d’euros en frais de consultance entre 2020 et 2022, a révélé le magazine trimestriel indépendant Médor. Ce montant regroupe tant les frais de consultance « stratégique » que ceux autour de la consultance « informatique », un calcul que fera également la Cour des comptes dans un prochain rapport sur les finances des deux entreprises du rail sur la même période.
Selon les chiffres fournis par le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) et la SNCB, les frais de consultance des deux sociétés ferroviaires représentaient 44,6 millions d’euros entre 2020 et 2022. Médor argue toutefois que les frais de consultance informatique doivent également être inclus dans ce calcul, faisant bondir le total à 612 millions d’euros sur cette période de trois ans.
Si le rail belge mise énormément sur la numérisation, cela passe par des consultants externes, rapporte encore l’enquête. Le chiffre de 340 consultants IT pour la SNCB, révélé en 2023 par Het Laatste Nieuws, est « largement sous-évalué », estime par ailleurs Médor.
Le gestionnaire du réseau ferroviaire Infrabel confirme les montants communiqués à Médor. L’entreprise rapporte par ailleurs une forte concurrence sur le marché de l’emploi, notamment concernant le pôle informatique. « Des démarches sont en cours pour tenter d’internaliser au maximum les compétences et le savoir-faire et ainsi limiter l’appel à des consultants externes », affirme Infrabel, rappelant que les consultants sont appelés pour des « missions ponctuelles ».
De son côté, après avoir répondu aux sollicitations de Médor, la SNCB rappelle que la Cour des comptes mène actuellement un audit auquel la société ferroviaire dit « fournir toutes les informations nécessaires » pour « un rapport large et objectif sur le sujet ».
Le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet estime pour sa part que les nouveaux financements apportés à la SNCB et Infrabel doivent permettre, dès que possible, « le recours à de la main d’œuvre interne plutôt qu’à la sous-traitance« . Le ministre dit toutefois être conscient de la nécessité de parfois « externaliser certaines compétences plus pointues » ou pour « des nouveaux besoins, notamment en matière de digitalisation ».