Quasi-gratuité des TEC pour les 18-24 ans: le financement n’était pas structurel mais ponctuel, signale François Desquesnes

Le financement de la quasi-gratuité du TEC à destination des jeunes n’était pas financé structurellement, mais bien pas des budgets ponctuels, pointe François Desquesnes (Les Engagés), ministre wallon de la Mobilité.

La quasi-gratuité des TEC pour les 18-24 ans n’a jamais été financée structurellement, a pointé mardi, en commission du parlement régional, le ministre de la Mobilité, François Desquesnes (Les Engagés). Il y était interrogé sur la poursuite – ou non – de cette mesure par les députés de l’opposition Mélissa Hanus (PS), Stéphane Hazée (Ecolo) et Germain Mugemangango (PTB).

« Savez-vous comment cette quasi-gratuité pour cette tranche d’âge a été financée en 2024? Par la dotation annuelle des TEC? Non, l’essentiel du coût a été financé par le Plan de relance de la Wallonie. Donc pas par un financement structurel, mais par un budget ponctuel de relance: 31 millions en 2023 et rebelote en 2024 pour 30 millions », leur a répondu le ministre Desquesnes.

« Plus fort encore: comme l’enveloppe était insuffisante – il n’y avait au total que 42 millions dans le projet 82 du plan de relance –  il a fallu trouver 19 millions d’euros supplémentaires pour payer ça. Et où mon prédécesseur – l’Ecolo Philippe Henry, ndlr – les a-t-il trouvés? Dans un autre projet du Plan de relance dédié à la reconstruction des infrastructures régionales touchées par les inondations de juillet 2021: routes, ouvrages d’art (ponts et tunnels), bassins d’orage et voies navigables », a-t-il ajouté.

Parallèlement, le contrat de service public de l’OTW, l’opérateur de transport de Wallonie, entré en vigueur le 1er janvier 2024, ne fait état que d’une « trajectoire indicative de financement pluriannuelle par mission ». « Cet extrait me laisse pantois: les engagements signés par mon prédécesseur ne sont donc pas couverts budgétairement. C’est un catalogue de belles promesses couvertes par un chèque en bois fait à l’OTW », a encore dénoncé le ministre.

Evaluer la mesure « sans tabou ni a priori »

Pour autant, aucune décision n’a encore été prise dans ce dossier, a réaffirmé François Desquesnes. Et ce même si les rapports du TEC montrent une stagnation du nombre de passagers alors que la quasi-gratuité pour les 18-24 ans devait booster la fréquentation des bus. On dénombrait ainsi 158 millions de passagers en 2017, 151 millions en 2019 et le même nombre en 2023.

La quasi-gratuité doit être évaluée « sans tabou ni a priori » avant de décider – ou non – de la pérenniser. « Je fais ce que Philippe Henry n’a jamais eu le courage de faire: mettre les choses sur la table et les analyser sur base d’éléments factuels », a résumé le ministre. Cette évaluation est en cours. « Sur base de ce que l’OTW m’a envoyé, je lui ai adressé des questions complémentaires, dont j’attends prochainement le retour. Je présenterai ensuite les résultats au gouvernement et le rapport global sera transmis aux membres de cette commission », a-t-il promis.

François Desquesnes a enfin plaidé pour un nouveau contrat de service public «  »solide, budgété et tenu ». L’objectif est d’établir ce nouveau contrat avec les TEC en 2025 « avec une trajectoire budgétaire ferme; des objectifs précis et non un catalogue de promesses mirobolantes mais non financées! »

« Si depuis 5 ans, les bus roulent plus, mais qu’il n’y a pas plus de passagers, il faut se poser des questions: évaluer, ajuster l’offre, revoir certaines procédures, bref gagner en efficience », a-t-il insisté.

Pour l’OTW, 2025 sera « une année de transition qui permettra de mettre en place les pistes pour davantage d’efficience dans la dépense publique. Ces pistes ne se résument pas à un débat sur les dépenses et les recettes comme certains l’ont caricaturé », a conclu le ministre.

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