Moins vite, moins d’accidents, moins de bruit : les impacts positifs de la zone 30 à Bruxelles après 3 ans
La limite à 30 km/h est devenu la règle générale dans les rues de la capitale, le 1er janvier 2021. En trois ans, l’impact à Bruxelles est positif tant sur la vitesse observée que sur le nombre d’accidents.
Après un relâchement en 2022, année de reprise du trafic après deux années marquées par les effets du confinement, le respect des limitations de vitesse s’est renforcé l’an dernier, selon le communiqué de presse assorti d’infographies diffusés ce lundi par Bruxelles mobilité.
La Ville 30 a un effet bénéfique autant sur les voiries qui n’ont pas changé de limitation de vitesse (restée à 30 km/h ou 50 km/h) que sur celles qui sont passées de 50 km/h à 30 km/h. Dans ce dernier cas, la vitesse moyenne observée est passée de 33,6 km/h en 2020 à 30,1 l’an dernier. Sur les axes structurants restés à 50km/h, la diminution est encore plus marquante (44,6 km/h en 2020; à 39,1 l’an dernier). Les données recueillies proviennent des mesures de vitesse assurées par 80 caméras situées en dehors des zones de radar pour éviter le biais des ralentissements dictés par la peur du gendarme.
Des accidents moins graves
Toujours selon Bruxelles Mobilité, la diminution de vitesse a un effet direct sur la réduction du nombre et de la gravité des accidents. Les statistiques complètes pour l’accidentologie 2023 ne seront disponibles que fin février. Mais sur la base des trois premiers trimestres de l’an dernier, et de leur comparaison avec ceux des années précédentes, on observe que 2023 confirme une tendance à la baisse.
Les années 2020 et 2021 avaient été impactées par les confinements et 2022, par la reprise complète des activités, mais aussi un relâchement en termes de sécurité routière. Sur la base des données des neuf premiers mois de 2023, il apparaît que ce sont surtout les piétons (633 en 2023; 637 en 2022) et les occupants de voitures (762 versus 787) qui bénéficient des nouvelles limitations de vitesse. Pour ces deux types d’usagers, on atteint le nombre de victimes le plus bas depuis 2010. Le nombre de blessés diminue également parmi les cyclistes (787 en 2023; 825 en 2022) et les usagers de trottinettes (383, l’an dernier; 525 en 2022).
Moins de bruit aussi
« Après une période de forte augmentation entamée pré-COVID pour les cyclistes et durant COVID pour les utilisateurs de trottinettes, on constate une baisse notable du nombre de victimes. L’effet est encore plus remarquable quand on met ces chiffres en perspective avec la hausse importante du nombre de déplacements via ces modes de transport, a fait observer Bruxelles Mobilité. On constate également une diminution pour le nombre de blessés parmi les motards.
Par ailleurs, les relevés effectués par Bruxelles Environnement montrent une baisse des niveaux sonores, allant de 1,5 à 4,8 dB(A) en fonction de la période horaire considérée, de l’endroit, du type de trafic et du revêtement du sol. Selon Bruxelles Environnement, cité dans le communiqué, la part de Bruxellois exposés à des niveaux sonores supérieurs ou égaux aux seuils de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour le trafic routier est en diminution.
Bruxelles Mobilité a enfin annoncé l’installation, cette année, de quatorze radars supplémentaires (notamment avenues du Panthéon, des Gloires nationales, Woeste, chaussée de Ninove,…). « Une ville plus apaisée: c’est le résultat de milliers de conducteurs qui se sont adaptés à la ville 30. Moins d’accidents, moins de victimes, moins de bruit: la ville 30 rend notre ville plus agréable, plus vivable et une des pionnières en Europe, avec des villes comme Prague et Amsterdam qui suivent le même chemin », a commenté la ministre de la Mobilité, Elke Van Den Brandt (Groen), également citée par Bruxelles Mobilité.