Après plusieurs semaines de silence, les agriculteurs ont décidé de faire à nouveau entendre leurs voix, ce mardi, à l’initiative d’une organisation hollandaise.
La manifestation d’agriculteurs européens qui s’est tenue sur le plateau du Heysel, et initiée par le mouvement « Farmers Defence Force », s’est terminée mardi en fin d’après-midi sans incidents notables, a indiqué la police de Bruxelles Capitale/Ixelles.
500 tracteurs
La plupart des agriculteurs se sont déplacés en tracteur vers Bruxelles tôt le matin ce mardi, dès 06h00, par différentes voies d’accès, direction le plateau du Heysel à Laeken.
Au total, environ 500 tracteurs et 1.200 participants étaient présents, selon la police. Moins que les milliers de tracteurs et 25.000 manifestants espérés par le mouvement « Farmers Defence Force ». Aucune des organisations agricoles francophones n’a participé à la manifestation.
« Vers 14h00, une délégation symbolique de 13 tracteurs s’est rendue, sous escorte policière, à la place du Luxembourg. À 15h15, ils ont regagné le plateau du Heysel accompagnés par nos services. Pendant ce temps, des groupes de tracteurs ont progressivement quitté le plateau du Heysel. Tout s’est déroulé dans le calme et de manière fluide », a précisé en fin de journée la police locale, ajoutant que tous les participants étaient partis « vers 16h45 ».
Politique européenne
Cette manifestation est organisée par une organisation néerlandaise appelée « Farmers defence force ». L’Algemeen Boerensyndicaat (ABS) s’est joint au cortège. Il veut, à l’approche du triple scrutin de dimanche, appeler les citoyens à faire leur choix électoral en fonction des intérêts agricoles. Tapant à la fois sur le Greendeal européen et sur l’accord sur l’azote en Flandre, l’ABS a scandé que seule une « agriculture flamande forte garantissait une alimentation abordable et sûre pour tous ».
L’organisation Farmers Defence Force (FDF, force de défense des agriculteurs), fondée aux Pays-Bas en 2019, a été à la pointe des protestations depuis 2022 contre la politique environnementale du gouvernement néerlandais, et notamment un plan de réduction des émissions d’azote. Elle est considérée comme un mouvement proche de l’extrême droite par des associations de défense de l’environnement et d’autres syndicats agricoles qui ne se sont pas associés à la manifestation. Venues de Roumanie, d’Espagne, de Pologne, de Belgique ou encore d’Italie, une dizaine de personnalités, notamment des élus — dont un eurodéputé du parti d’extrême droite flamand Vlaams Belang — devaient s’exprimer devant les manifestants, selon le programme mis en ligne par FDF. Il était aussi question d' »invités secrets » du PiS polonais, le parti populiste nationaliste de Jaroslaw Kaczynski.
