Biker in the pedestrian district of the center of Brussels | Cycliste dans le quarier pietonnier du centre de Bruxelles 30/01/2025

Le vélo électrique, c’est vraiment du sport? «L’important, c’est la régularité»

Face à une sédentarité responsable de millions de décès prématurés dans le monde, le vélo électrique s’impose comme une solution accessible pour intégrer l’activité physique dans le quotidien. Est-il aussi bénéfique pour la santé que le vélo classique?

Aller travailler à vélo est à la mode. Surtout au retour des beaux jours. En 2023, près d’un tiers des travailleurs utilisaient le deux-roues pour se rendre au boulot, que ce soit comme moyen de transport principal ou pour rejoindre une gare dans le cadre d’un trajet multimodal. La tentation de l’électrique est parfois forte: selon Traxio (la fédération du secteur automobile et des secteurs connexes), les vélos électriques se sont pour la première fois adjugés 51% de parts de marché des ventes en 2023. Parmi les cyclistes qui se rendent au travail à vélo, le modèle électrique est d’ailleurs le plus plébiscité, selon le SPF Mobilité. Mais celles et ceux qui les chevauchent peuvent toutefois éprouver une pointe de culpabilité: la bécane à assistance, est-ce réellement du sport?

Cédric Hautrive, médecin spécialisé dans le sport, rassure d’emblée: «Si, au lieu de prendre la voiture ou les transports en commun, les citoyens prennent le vélo électrique et qu’en plus ils diminuent de temps en temps l’assistance électrique, cela ne peut être que bénéfique

Une activité régulière –c’est-à-dire parcourir entre dix et quinze kilomètres par jour avec l’assistance électrique– permettrait de réduire de 40% le risque d’infarctus du myocarde. Car, selon une étude de l’école des médecins de Hanovre (MHH), le rythme cardiaque des cyclistes assistés électriquement n’est inférieur que de dix battements par minute à celui des cyclistes classiques.

«Il s’agit avant tout d’une question de régularité, détaille Cédric Hautrive. Une pratique intensive du vélo une fois par semaine ne suffit pas nécessairement à en tirer des bénéfices significatifs. En revanche, une pratique plus fréquente, intégrant des exercices ciblés tout en maintenant environ 70% d’efforts en endurance de base, permet de respecter l’ensemble des critères associés à une bonne condition physique.»

D’autres bénéfices sont liés à une pratique régulière du vélo électrique. Une étude finlandaise a révélé que pédaler 30 minutes par jour permet de réduire de 40% les risques de diabète de type 2, de 30% ceux de cancer, et de 50% le risque d’obésité. L’activité physique modérée que représente le vélo électrique agit également positivement sur le sommeil et le système immunitaire. Elle offre en outre des effets notables sur la santé mentale.

Entre endorphines et estime de soi

Comme toute activité physique, le vélo déclenche la sécrétion d’endorphines, de sérotonines et de dopamines. Ces hormones permettent d’éliminer le stress et l’anxiété, et de réduire les risques de dépression.

Une étude publiée dans Plos one souligne par ailleurs que le vélo électrique permet de gagner en estime en soi. En comparant les cyclistes utilisant un vélo classique et ceux usant d’un vélo électrique, les chercheurs ont pu démontrer que ces derniers permettaient de motiver les cyclistes à faire de plus longs trajets, et donc au final plus d’efforts physiques, car, même en se fatiguant, ils se dépenseront plus grâce à l’assistance.

Une étude menée dans sept villes européennes démontre que les bienfaits entre les vélos classique et électrique sont identiques. Cela s’explique par le fait que les usagers du vélo électrique fournissent moins d’effort à chaque trajet, mais parcourent en moyenne de plus longues distances. L’étude démontre en outre que le vélo électrique s’intègre plus facilement dans la routine quotidienne. L’intensité d’effort moins importante est ainsi compensée par la durée et la fréquence d’usage.

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