Le rôle clé du médecin dans l’évaluation de l’aptitude à conduire
Le médecin généraliste a un rôle clé dans l’évaluation de l’aptitude à conduire de ses patients, rappelle l’Agence wallonne de la sécurité routière. Celle-ci n’est guère favorable à l’instauration d’un permis de conduire à durée limitée pour les conducteurs de plus de 70 ans. Elle-même procède, au sein de son Département d’Aptitude à la Conduite (DAC), à l’évaluation de quelque 2.000 automobilistes chaque année, et une grande majorité (95%) obtient un résultat positif.
La Commission européenne souhaite limiter à cinq années la durée de validité administrative du permis de conduire pour les personnes de 70 ans. Un examen médical et/ou des cours de remise à niveau du Code de la route serait imposé aux seniors qui souhaitent le conserver. L’AWSR précise qu’elle vérifie chaque année l’aptitude à la conduite de 2.000 personnes dont 40% sont âgées de 65 ans. Ainsi, l’an dernier, sur 647 seniors passés par le DAC, 8% ont été déclarés inaptes à la conduite, 24% ont été déclarés aptes sans aucune restriction, et 57% aptes avec une ou plusieurs restrictions (ne pas conduire de nuit, conduire dans un rayon limité par rapport au domicile, pas de conduite sur autoroute…), et le cas échéant avec également une adaptation du véhicule.
« Les capacités de conduite d’un conducteur peuvent décliner avec l’âge mais beaucoup de conducteurs âgés en parfaite santé, ne présentent pas de déficit de capacité et peuvent tout à fait conduire en sécurité. Par ailleurs, les capacités de conduite peuvent être impactées quel que soit l’âge en fonction de l’état de santé (AVC, maladie, trouble cognitif, etc.) », commente l’Agence de la sécurité routière.
Pour y voir plus clair parmi les éventuels automobilistes en bout de piste, l’AWSR insiste sur la responsabilité du médecin. « Le médecin a l’obligation légale d’informer son patient si sa situation médicale est susceptible d’impacter son aptitude à la conduite et donc de le mettre en danger ainsi que les autres usagers de la route. S’il l’estime nécessaire, il redirigera ce dernier vers un centre agréé pour évaluer son aptitude à la conduite« , comme c’est le cas pour les 2.000 personnes orientées chaque année vers l’AWSR.