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Le Belge fait preuve d’ingéniosité pour tenter d’échapper aux contrôles d’alcoolémie
Un wallon sur six tente par tous les moyens d’éviter les contrôles liés à la consommation d’alcool, ressort-il lundi de la nouvelle enquête réalisée par l’institut Vias. Il s’agit d’un nombre 2,5 fois plus élevé qu’il y a quatre ans.
L’étude révèle qu’environ 11% des conducteurs belges interrogés avouent se servir « d’outils » pour échapper aux contrôles de police. Les réseaux sociaux (7%) et les avertisseurs de radar (4%) sont les moyens les plus utilisés.
C’est en région bruxelloise que les gens essaient le plus de passer entre les mailles du filet, puisqu’ils sont deux fois plus nombreux que la moyenne nationale (21%) à tenter de frauder. Là aussi, les réseaux sociaux (13%) représentent le moyen le plus plébiscité, devant les avertisseurs de radar (9%) et les applications spécialisées (5%).
Les usagers de la route wallons sont, quant à eux, 16% à vouloir se substituer aux contrôles, contre seulement 7% dans le nord du pays. Les réseaux sociaux jouent également un rôle prépondérant dans ces tentatives, puisque 10% des Wallons y ont recours, pour 5% en Flandre. Les avertisseurs de radar sont aussi le deuxième dispositif le plus usité, avec 5% en Wallonie et 2% côté néerlandophone.
Une tolérance zéro qui divise
Cependant, Vias rappelle que prévenir les conducteurs au sujet des contrôles est incivique. « Même prévenus, les conducteurs vont conduire sous l’influence de l’alcool. Ils vont simplement prendre un autre itinéraire, ce qui ne fait pas baisser le risque d’accident. S’abstenir de conduire après avoir bu, ce n’est pas uniquement pour éviter une amende ou un retrait de permis. C’est avant tout un choix délibéré pour ne pas mettre en danger sa vie et celle des autres usagers« , affirme l’institut.
Celui-ci souligne que 66% des conducteurs belges (deux sur trois) déclarent avoir déjà été contrôlés au moins une fois, alors qu’ils étaient 60% il y a quatre ans. Ce qui marque un risque légèrement plus élevé de se faire contrôler, note Vias.
Concernant la conduite en état d’ébriété, l’institut remarque que la tolérance zéro divise la population, puisque 45% des sondés y sont favorables. Les 55 autres pourcents y sont, par contre, opposés. C’est d’ailleurs en Flandre que l’on retrouve le plus d’adeptes de cette mesure avec 47%, contre 39% en Wallonie.
Plus prévenant avec des proches
L’étude dévoile aussi que les visites chez les amis et les fêtes de famille, avec respectivement 32% et 31%, constituent les moments où les tentations de boire sont les plus grandes, même lorsqu’il faut reprendre le volant. Vias indique d’ailleurs que:
- près d’un Belge sur deux (48%) ramène un ami ou une connaissance ayant trop bu,
- un sur trois (33%) essaie de trouver une solution pour qu’il ou elle ne prenne pas le volant,
- et un sur huit (13%) lui fait une remarque, tout en lui laissant le choix de reprendre le volant ou non.
- Il n’y a que 3% des personnes interrogées qui ne font rien du tout.
A contrario, lorsqu’il s’agit d’un ou d’une inconnue, les Belges sont beaucoup moins prévenants. Ainsi, seuls 10% ramènent la personne à son domicile et 36% cherchent une alternative. Ils sont 24%, soit une personne sur quatre, à ne rien faire ou dire du tout. « Que la personne ayant trop bu soit ou non une connaissance ne change rien : les conséquences de ses actes peuvent être aussi graves », conclut Vias.