Georges Gilkinet: les nuisances générées par le survol de Bruxelles ont déjà coûté 24 millions d’euros à l’Etat fédéral
Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet, a annoncé son intention de « faire une proposition d’ici le 21 juillet » pour résoudre le problème des nuisances sonores générées par l’aéroport de Bruxelles-National et le survol de la capitale, un dossier qui empoisonne la vie politique depuis des années et qui a déjà contraint, selon lui, l’État fédéral à payer 24 millions d’euros en astreintes et frais d’avocats.
« Mon objectif est de soulager les riverains, de les protéger. Je ferai une proposition en ce sens d’ici les vacances (parlementaires), d’ici le 21 juillet. Pour cela je devrai évidemment être suivi par l’ensemble du gouvernement et par les Régions« , a-t-il déclaré lors de l’émission Bonjour Bruxelles de la chaîne de télévision régionale BX1, dont il était l’invité matinal.
« J’espère qu’en travaillant de manière systématique, on va pouvoir régler ce dossier », a ajouté M. Giliknet (Écolo), rappelant que le survol de Bruxelles et de sa périphérie était « l’un des dossiers les plus compliqués de la politique belge ».
« J’ai fait un calcul de tout ce que l’État fédéral a dû payer depuis 2015 en astreintes et en frais d’avocats: c’est 24 millions d’euros à cause d’une non-gestion de ce dossier », a poursuivi le ministre.
« J’y travaille de façon systématique pour essayer de le résoudre », a encore fait valoir M. Gilkinet, en énumérant les différentes mesures déjà prises: organisation d’états généraux, étude d’incidence, définition de normes de vent légales pour les mouvements aériens à Brussels Airport et de normes de bruit maximum, les Quota Counts (QC) qu’il souhaite déposer en juin sur la table du gouvernement fédéral.
Il a aussi rappelé l’introduction, au 1er avril, de redevances variables pour les compagnies aériennes en fonction du bruit émis par leurs avions, de l’heure et du moment du décollage et de l’atterrissage et de la distance parcourue, une mesure contestée devant le Conseil d’État par les compagnies aériennes utilisatrices de l’aéroport de Zaventem, dont Brussels Airlines, Lufthansa et Swiss.
M. Gilkinet ne s’est pas clairement exprimé sur l’application à Bruxelles d’une mesure prise par l’aéroport néerlandais d’Amsterdam-Schiphol, la suppression prochaine des vols de nuit, avec un risque de délocalisation de ces vols vers d’autres aéroports.
« Je ne veux pas que Bruxelles devienne la poubelle sonore de l’Europe », a-t-il lancé, en soulignant n’avoir pas reçu de réponse du gouvernement flamand à propos de l’exigence du fédéral d’une concertation des autres Régions à propos du renouvellement pour vingt ans du permis de l’aéroport pour les vingt ans à venir.
Selon son entourage, le ministre rencontre beaucoup de résistance de la part du gouvernement flamand sur le sujet.
M. Gilkinet a confirmé jeudi avoir écrit à la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), pour qu’elle intègre des communes bruxelloises dans l’enquête en cours.
Mais sans réponse à ce jour. « J’ai aussi écrit à Jan Jambon (le ministre-président flamand, lui aussi N-VA). Et s’il le faut, je saisirai le comité de concertation (Codeco, qui réunit le gouvernement fédéral et les entités fédérées) », a-t-il dit.