La SNCB interpelle les autorités pour renforcer la sécurité et la propreté autour de la gare du Midi: une situation « dramatique »
La CEO de de la SNCB, Sophie Dutordoir, vient d’adresser un courrier aux autorités fédérales, régionale et communales en leur demandant de renforcer tant la sécurité que la propreté autour de la gare de Bruxelles-Midi en évoquant les « problèmes persistants » alentour.
La SNCB a formulé deux demandes dans son courrier, adressé au ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort (PS), au ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), à la ministre fédérale de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), et aux bourgmestres de Saint-Gilles et d’Anderlecht, Jean Spinette (PS) et Fabrice Cumps (PS également). Elle demande d’abord « avec insistance » une initiative à très court terme, réunissant les parties prenantes pour garantir une amélioration immédiate sur le terrain. « Il conviendrait de désigner une instance unique pour assurer la coordination entre les différents partenaires impliqués et l’intégration avec le plan d’actions de la SNCB », a indiqué l’entreprise.
La SNCB aimerait ensuite entamer des discussions au sujet de l’installation d’un commissariat de police qui serait prévue à proximité de Bruxelles-Midi et notamment examiner si ce commissariat peut être hébergé dans la gare elle-même. Cela pourrait en effet constituer une partie de la réponse aux défis actuels, a-t-elle ajouté.
Selon la SNCB, la situation dans et autour de la gare est aujourd’hui « dramatique » en matière de nuisances et d’incivilités, alors même que plus de 50.000 personnes y prennent le train chaque jour, ce qui en fait la gare la plus fréquentée de Belgique. Il s’agit en outre de la plaque tournante internationale du trafic ferroviaire dans notre pays et de la principale porte d’entrée des voyageurs internationaux qui visitent la Belgique. C’est également le principal lieu de travail de la SNCB: 4.000 de ses collaborateurs travaillent à proximité immédiate de la gare.
La SNCB a assuré prendre des mesures avec un plan d’action intégré, notamment avec le déploiement d’agents Securail et une collaboration avec des partenaires externes tels que la police des chemins de fer et la police locale. Elle effectue plus de nettoyage, des aménagements physiques dans la gare, et porte le projet de rénovation de l’ancien bâtiment du Tri Postal situé avenue Fonsny qui aura un impact positif sur le quartier de la gare. « Cela n’est toutefois pas suffisant et la SNCB n’a ni les moyens ni les compétences pour s’y atteler seule. La sécurité des voyageurs et du personnel est la priorité absolue de la SNCB, ce qui nécessite que chaque partenaire prenne ses responsabilités, qu’il s’agisse de l’aspect sécuritaire élémentaire, de la prévention, de l’aménagement du territoire, de la propreté », a ajouté l’entreprise publique.
Le ministre Gilkinet a pour sa part assuré « partager totalement les préoccupations de la SNCB à propos de la gare de Bruxelles-Midi ainsi que la proposition de désignation d’une instance de coordination de la sécurité et de la propreté du site et de ses environs. « Ce qui vaut pour la Gare de Bruxelles-Midi l’est pour Bruxelles-Nord« , a affirmé le ministre fédéral de la Mobilité dans un communiqué. « A la fin du mois de juillet, j’ai interpellé ma collègue de l’Intérieur, Annelies Verlinden, sur la situation à la gare du Midi et elle m’a promis l’organisation dans le courant du mois d’août d’une réunion de coordination avec les autorités policières concernées, police fédérale, polices locales et police des chemins de fer, avec des représentants de la SNCB », a affirmé M. Gilkinet.
Selon lui, une telle démarche est « bien nécessaire » en termes de propreté, avec Bruxelles-Propreté et les communes concernées. « Plutôt que se renvoyer la balle, ces différentes entités doivent dans le futur mieux coordonner leur action pour assurer la sécurité et la propreté, également aux alentours de la gare du Nord d’ailleurs. Le statut international de ces deux gares et l’image qu’elle renvoie de la capitale de l’Europe méritent une approche structurelle et volontariste de la part des différentes autorités publiques concernées. Je compte bien y contribuer en tant que ministre fédéral de la Mobilité », a ajouté M. Gilkinet.