Des travaux au viaduc de Vilvorde pendant… 8 ans : voici pourquoi le chantier sera si long
Les travaux de rénovation du viaduc de Vilvorde ont débuté ce jeudi 17 août. Ils dureront… huit ans. Pourquoi un chantier si long ? Pour des raisons pragmatiques. Explications et détail des différentes phases du chantier.
Ce 17 août, après un jour de retard, c’est le début d’un chantier colossal : la rénovation du viaduc de Vilvorde. Les travaux sont monnaie courante en Belgique, mais ceux-ci se démarquent par leur durée : 8 ans, soit jusqu’en 2031… Une durée que l’agence Werkvennootschap, responsables du chantier, justifie par l’ampleur du travail. « Il y a deux ponts, allant dans les deux directions. Chacun fait presque deux kilomètres de long. Le tout est à 35 mètres de hauteur, explique Marijn Struyf, porte-parole de l’agence et responsable des travaux. Il s’agit d’une rénovation totale : réasphaltage des routes, insertion d’une nouvelle dalle de béton sous la chaussée, rénovations des structures porteuses, peinture, signalisation, etc. Pour nous aussi, c’est très long ! »
Pourquoi ces travaux au viaduc de Vilvorde ?
Si ces travaux doivent être faits, c’est d’abord pour des raisons de sécurité. « Nous avons constamment des inspections de la structure. Ça devenait important pour le gouvernement flamand de le rénover pour garantir la sécurité », raconte-t-il.
Il faut dire que ce viaduc de Vilvorde désormais en travaux ne date pas d’hier. Construit dans les années 1970, voilà une cinquantaine d’années qu’il supporte un trafic considérable. « La structure a été construite pour 100 ans, mais arrivée à la moitié, une rénovation est nécessaire. Quand cela sera terminé, il sera possible de l’utiliser jusqu’en 2078 », informe le responsable des travaux.
Une durée inhabituelle
Si des travaux de grandes ampleurs prennent logiquement du temps, une telle durée semble toutefois inhabituelle. En réalité, cela pourrait aller beaucoup plus vite. Si c’est aussi long, c’est d’abord pour des raisons pragmatiques. « Pour gagner du temps, il faudrait couper complètement le viaduc. Cela réduirait les travaux à quelque chose comme deux ans. Le problème, c’est qu’il y a presque 200 000 véhicules qui le traversent tous les jours. On voulait que la circulation puisse continuer de façon acceptable, et ce 7/7j et 24/24h. Avec ces conditions difficiles, cela prend forcément beaucoup plus de temps », justifie Marijn Struyf.
Comment pourra-t-on circuler ?
Le projet est divisé en cinq phases. De chacune dépendront les voies de circulation disponibles. La première, qui durera jusqu’en 2025, ne concernera que le ring intérieur, en direction de Zaventem. Les trois voies seront rétrécies et accompagnée d’une réduction de vitesse (à 50km/h). Certains soirs de la semaine, il ne restera qu’une 1 voie rétrécie (de février 2024 à fin 2025). Autre point important, d’avril 2024 jusqu’à fin 2025, les camions de marchandises ne pourront plus circuler pendant les week-ends en direction de Zaventem. « Pour fortifier les ponts, nous devons réaliser des soudages. Un travail très minutieux. Les camions causent trop de tremblements qui pourraient engendrer de nouveaux impacts », explique Marijn Struyf
Pour la phase 2, du printemps 2026 à printemps 2027, les deux directions seront impactées. Il restera de chaque côté trois voies rétrécies pendant les jours de semaines, et seulement deux les soirs et le week-end en direction de Gand.
Les perturbations deviendront plus importantes pendant la phase 3 et 4, puisque seules cinq voies seront ouvertes dans les deux directions ensembles, avec une alternance de deux ou trois voies par direction. La cinquième et dernière phase ne devrait quant à elle plus entraîner de perturbations du trafic.
La durée des trajets sur le viaduc risquant nécessairement de s’allonger, des déviations sont proposées sur le site du chantier. À terme, grâce à la rénovation, une quatrième voie pourra être ouverte dans chaque sens. Le coût du projet est estimé à 435 millions d’euros.
Gauthier Guilmot
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