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Dans quelles communes le carburant est-il moins cher? 3 facteurs qui peuvent expliquer les différences de prix (carte)

Thomas Bernard
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

Le prix des carburants est plafonné en Belgique, ce qui n’empêche pas le coût d’un plein d’essence ou de diesel de varier à la pompe, selon les marques, la concurrence ou les services proposés. Bilan comparatif par commune.

Glisser le pistolet dans le réservoir, appuyer sur la gâchette et regarder les chiffres défiler… un peu moins vite à Frasnes-lez-Anvaing qu’à Ellezelles. Dans ces deux communes hennuyères voisines, le prix moyen du carburant, relevé début février, affiche une différence de 16 centimes le litre, soit un gain potentiel de 8 euros sur un plein de 50 litres. A multiplier par le nombre de passages mensuels pour faire ses comptes.

Cette disparité se base sur les tarifs disponibles sur carbu.com, comparateur récoltant les prix à travers les stations-services du pays. Une seule pompe à essence est recensée dans chacune des deux communes citées plus haut, l’une pratiquant le tarif maximum autorisé pour les différents types de carburants, l’autre étant plus agressive commercialement. Un cas de figure qui se reproduit à d’autres endroits en Wallonie, comme le révèle cette carte des prix moyens pratiqués par commune.

L’exercice comparatif réalisé pour cet article s’attarde uniquement sur les stations-services proposant au minimum de l’essence 95 (E10) et du diesel (B7), avec les prix au 4 février 2025. Une photographie instantanée, qui ne reflète la vérité que d’une journée, mais qui donne un aperçu des différences de prix bien réelles à travers le pays.

Stratégie commerciale et concurrence

Le prix du carburant est soumis à un plafond en Belgique, suivant les dispositions prévues par un contrat-programme, établi entre l’Etat belge et Energia, le représentant des principales compagnies pétrolières actives en Belgique. Il n’est pas permis de vendre du carburant au-delà de ce montant maximum afin, précise le SPF Economie, de «garantir l’approvisionnement de la Belgique en produits pétroliers et de réduire la volatilité des prix à la consommation de ces produits». Un objectif né après la crise pétrolière du début des années 1970, alors que l’approvisionnement de la Belgique était menacé en raison de la trop lente adaptation des prix.

Le prix minimum, lui, n’existe pas. «Cela fait partie de la liberté commerciale laissée aux enseignes, commente Jean-Benoît Schrans, porte-parole d’Energia. C’est l’une des raisons qui peut expliquer les différences de prix qui existent. Certaines chaînes sont connues pour pratiquer des ristournes fréquentes, cela fait partie de leur stratégie d’avoir des prix bas». D’autres enseignes misent sur des carburants «premium», avec des additifs maisons, qui doivent respecter les mêmes normes qualitatives, mais au prix forcément plus relevé.

La carte des prix réalisée plus haut se démarque dans le Hainaut, avec des moyennes plus faibles, mais sans qu’une raison particulière puisse expliquer cette situation dans cette province. «Le facteur géographique joue évidemment sur les prix, mais plutôt selon l’emplacement, avec la présence d’une concurrence directe à proximité d’une station-service. Certains lieux concentrent une offre plus abondante pour l’automobiliste, ce qui a tendance à tirer les tarifs vers le bas. Une station située juste à quelques mètres d’une autre à tout intérêt à s’aligner à sa voisine», poursuit le porte-parole.

Pas seulement la livraison de carburant

Les grandes enseignes proposent parfois également des services annexes à la livraison de carburant, comme des magasins, sandwicheries ou car-wash. «Les frais fixes d’une station peuvent être impactés, poussant le prix du carburant plus souvent au plafond, probablement, mais il reste que ce sont des activités bien séparées, gérées indépendamment», précise encore Jean-Benoît Schrans.

Cette dernière raison expliquant les tarifs se confirme à la lumière du classement des chaînes les meilleures marchés. En ne prenant que les enseignes possédant au moins quinze stations-services à travers le pays, plusieurs stations «express» de grandes marques, sans service autre que la livraison de carburant, se trouvent parmi les moins coûteuses. Réduire les coûts opérationnels, avec encaissement automatique, permet de jouer sur les marges.

Les marques connues pour leur prix bas, comme Dats 24 ou Gabriëls, groupe plutôt présent en Flandre, sont également confirmées parmi les moins chères du marché. La première citée se targue notamment de s’adapter en permanence en fonction des prix des autres stations de la région. Une stratégie héritée de la maison-mère du groupe, Colruyt, attirant les conducteurs avec des prix bas, pour augmenter le volume vendu.

 

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