
Contrôle technique: pourquoi les automobilistes bruxellois et flamands se ruent en Wallonie
La Wallonie veut limiter l’afflux des automobilistes bruxellois et flamands dans ses centres de contrôle technique. Des actions vont être mises en place.
Le ministre wallon de la Mobilité, François Desquesnes, a demandé à son administration de plancher sur des propositions d’actions concrètes pour endiguer l’afflux d’automobilistes bruxellois et flamands dans ses centres de contrôle technique, a-t-il indiqué mardi en commission du parlement wallon.
Bien que le contrôle technique soit régionalisé, les citoyens sont libres de présenter leur véhicule dans la région de leur choix. Et si les trois régions du pays ont décidé conjointement, en juillet 2022, d’introduire un nouveau type de contrôle des émissions pour les véhicules diesel plus récents, les modalités de ce test diffèrent.
Ainsi, en Wallonie, il n’est réalisé que pour les véhicules à partir de la norme Euro 5b – soit les véhicules immatriculés à partir du 1er janvier 2013 -, alors que les deux autres régions le réalisent également pour les véhicules Euro 5a, immatriculés avant le 1er janvier 2013.
« Cette divergence vient du fait que l’administration wallonne a estimé qu’un tel test n’était pas applicable à des véhicules Euro 5a pour lesquels aucune exigence européenne en termes de nombre de particules émises n’était définie pour leur mise sur le marché », a expliqué le ministre.
« L’application différente de cette interprétation en Flandre et à Bruxelles a eu pour conséquences des refus massifs de véhicules dans les stations de contrôle technique de ces régions et un afflux de demandes dans les contrôles techniques de Wallonie« , a-t-il ajouté.
« De telles divergences de contrôle, ainsi que des offres de service parfois supérieures en termes de disponibilité de rendez-vous ou de temps d’attente sur site, induisent de fait un transfert de clientèle de la Région bruxelloise, mais également de la Région flamande, vers les stations wallonnes », certaines d’entre elles, frontalières des autres régions, voyant leur fréquentation de clients non-wallons dépasser les 25%, a poursuivi François Desquesnes.
« Ceci met bien entendu la demande de rendez-vous sous pression, et impacte les délais à la hausse pour tous », a-t-il souligné.
Face à ce constat, le ministre a chargé son administration « de produire une note et des propositions d’actions à prendre pour endiguer ce phénomène de transfert dans la limite du cadre légal ». Sur cette base, il portera également ce point à l’ordre du jour de la prochaine CIM Mobilité.