Voici la province où les automobilistes sont les plus densément contrôlés par les radars fixes (infographie)
La Wallonie continue de quadriller son territoire de radars, afin de mieux contrôler la vitesse. Elle compte désormais environ un radar fixe tous les 132 kilomètres de voirie. Avec des disparités par province.
Le radar fait partie de l’armada de lutte contre la vitesse excessive sur les routes. Parfois avec un rôle de conscientisation plus que de punition, notamment sur autoroute où les boitiers sont majoritairement annoncés en amont.
Une enquête de l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR), réalisée en 2022 auprès de 2.400 conducteurs, confirme ce rôle préventif du flash: plus d’un automobiliste wallon sur deux ayant croisé un radar sur la route se déclare plus respectueux des limitations de vitesse pendant le reste de son trajet. «Malgré cela, en 2022, un peu plus de sept Wallons sur dix déclaraient encore au moins occasionnellement dépasser les limitations», déplore l’AWSR.
L’an dernier, plus de 1,7 million d’infractions pour excès de vitesse ont été enregistrées en Wallonie, selon les chiffres de la police fédérale. Un chiffre en augmentation constante depuis 2015.
Liège et le Hainaut en nombre de radars
Cartographier l’ensemble des radars au sud du pays reste un exercice délicat. Entre boitiers vides, d’autres non répertoriés par les autorités mais signalés par les usagers, ceux supprimés pendant des travaux de voirie, les doublons d’encodage, les radars mobiles, radars tronçons, ceux gérés par la Région, la police fédérale ou locale… les sources diffèrent et les chiffres aussi.
L’an dernier, une mise à jour du site trafiroutes par le SPW a permis de compléter la vieillissante carte des radars fixes, au nombre de 430 selon les chiffres actuels sur la plateforme. Soit un peu moins que les 475 annoncés par l’ex-ministre wallonne en charge de la sécurité routière, Valérie De Bue (MR), à une question parlementaire du mois de juin 2023 évoquant cette mise à jour de trafiroutes.
Le cadastre complet semble manquer, même s’il est possible en croisant les données d’avoir une idée proche du nombre d’appareils installés. En se basant uniquement sur les radars fixes, ce sont les provinces de Liège et du Hainaut qui comptent le plus d’appareils, autour de 120 dans chacun des deux territoires.
Mais ce sont également les deux provinces les plus densément recouvertes de voiries (tous types confondus: autoroutes, nationales, routes provinciales, communales etc.). En rapportant le nombre de kilomètres de route par radar, un autre classement se dessine, avec le Brabant wallon comme lieu le plus quadrillé par les dispositifs de contrôle: environ un radar pour 50 kilomètres de voirie, contre environ 130 pour Liège et le Hainaut.
Ces chiffres excluent les radars tronçons qui permettent, comme leur nom l’indique, de contrôler la vitesse sur une portion de route s’étendant parfois sur plusieurs kilomètres. La Wallonie était à la traîne face à la Flandre, mais les installations se sont multipliées ces dernières années, avec 21 nouvelles installations annoncées en 2024.
Un point salué par Vias, ex-Institut belge pour la sécurité routière, en évoquant la diminution des accidents grâce à la baisse de la vitesse. «La Wallonie a pris la mesure de son retard face au nord du pays sur les radars tronçons. Il n’était pas rare, il y a encore une dizaine d’années, de voir des conducteurs occuper la troisième bande sur autoroute à des vitesses folles. C’est beaucoup moins le cas aujourd’hui», expliquait Benoît Godart, porte-parole de Vias.
Pour 2025, quelques 30 nouveaux radars tronçons sont prévus, afin de poursuivre le maillage du territoire wallon. Une stratégie de déploiement qui figure dans la déclaration de politique régionale du nouveau gouvernement wallon, avec un objectif d’installation d’une centaine de dispositifs par an, tous types confondus. Avec en ligne de mire la réduction du nombre de blessés et de morts sur les routes.
La vitesse excessive ou inadaptée est responsable de près d’un accident mortel sur trois et elle intervient dans 10 à 15% des accidents de la route, ajoute l’AWSR. Qui rappelle en conclusion qu’en réduisant de 10% sa vitesse moyenne sur une route, il est possible de diminuer le risque d’accident corporel d’environ 20% et d’accident mortel d’environ 40%.
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