Les hommes ont des comportements plus risqués sur la route. © PHOTOPQR/ECHO REPUBLICAIN/MAXPPP

Pourquoi les femmes devraient payer moins cher leur assurance auto

Thomas Bernard
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

Les informations détaillées des accidents de la route montrent de nombreuses disparités, notamment en ce qui concerne le genre des usagers. En matière d’accident mortel notamment, les femmes sont bien moins impliquées.

Les accidents de la circulation ont fait 501 victimes en 2023, décédées sur place ou dans les 30 jours après le drame, détaille Statbel, l’office statistiques belge, dans une récente publication. Une petite baisse de 7,2% par rapport à 2022, qui montre le chemin encore à parcourir avant d’arriver à l’objectif de zéro tué sur les routes.

En matière d’accidents mortels, tous les usagers de la route ne sont pas égaux. L’un des premiers facteurs discriminant restant le genre, avec un plus grand nombre d’accidents causés par ou impliquant des hommes. Ainsi, 383 victimes de la route, tous usagers confondus, étaient des hommes, pour 99 femmes (20% du total). En prenant uniquement les conducteurs de voitures décédés au volant, 26 étaient de sexe féminin pour 176 de sexe masculin. Un rapport encore plus à l’avantage des femmes (13% du total).

Les femmes conduiraient-elles moins que les hommes, risquant donc moins de drames sur la route? Les trajets peuvent être différents (plus courts, sur d’autres types de chaussées, etc.), selon les enquêtes de mobilité, mais les comportements expliquent plus probablement en grande partie cette différence.

«En matière de vitesse, en matière d’alcool, en matière de distraction et même en matière de non-port de la ceinture, l’homme a tendance à prendre plus de risques, rappelle Benoît Godart, porte-parole de l’institut Vias. Ce n’est pas une tendance nouvelle et les campagnes de sensibilisation visent parfois plus spécifiquement les hommes.»

Pas de discrimination pour la prime d’assurance

Le calcul du prix de l’assurance dépend d’une série de critères, dont certains considérés comme des facteurs de risque plus ou moins importants. Le sexe du conducteur en fait partie dans la réalité des chiffres et des statistiques d’accidents, mais ne se traduit pas sur la facture de l’assurance.

Aucun assureur ne fait de ristournes aux femmes, sur base de ce seul critère. Ce serait discriminatoire, comme l’explique, dans un arrêt du 1er mars 2011, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

Assuralia, l’union professionnelle des entreprises d’assurances, confirme que le genre n’est absolument pas pris en compte pour définir la prime d’une assurance auto au sein du secteur belge. Les assureurs analysent d’autres facteurs (âge, passif de conducteur…) pour définir le risque et donc la prime.

Le SPF Economie détaille sur son site que le sexe fait partie des critères, parmi d’autres, qui ne peuvent pas être pris en compte pour différencier des conditions d’assurance. «La réglementation poursuit l’objectif de lutter contre les discriminations fondées notamment sur les convictions politiques, philosophiques ou religieuses, l’état civil, la naissance, la fortune, l’orientation sexuelle, la langue, l’origine sociale, la race, l’appartenance sexuelle, etc.»

Les assureurs ne peuvent donc plus prévoir des tarifs ou des prestations différenciés entre hommes et femmes, même si ces dernières sont moins à risque sur la route.

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