Pénurie de carburant: à quoi vous attendre si vous partez en France durant la Toussaint
Malgré l’accord salarial signé entre la direction et deux syndicats majoritaires, la grève se poursuit en France chez TotalEnergies. Un mouvement de grève qui dure, au point de se prolonger jusqu’aux vacances d’automne? Voici trois scénarios possibles.
Si les Belges traversaient autrefois volontiers la frontière pour se réapprovisionner en carburant en France, la tendance semble s’être inversée ces derniers jours. Et pour cause: en raison de pénuries dans plusieurs stations, les files d’attente à la pompe ne désemplissent pas. Certains Français préfèrent donc faire leur plein en Belgique, malgré des prix bien moins attractifs.
Au niveau national, 28,5% des stations manquent d’au moins un type de carburant, selon un bilan établi ce vendredi par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Conséquence directe des grèves qui perturbent l’activité des raffineries depuis plus de deux semaines : la peur du réservoir vide force les citoyens à se précipiter vers les stations-service encore en activité. Sans oublier les remises plus qu’intéressantes offertes par TotalEnergies, qui ont certainement participé à cette situation de pénurie.
Les Belges qui voyagent aussi impactés
Mais à quoi s’attendre en cas de voyage en France durant les vacances de Toussaint ? Voici trois scénarios possibles.
Scénario 1: le compromis a échoué, les grèves se poursuivent
À l’heure actuelle, deux des principaux syndicats ont signé les accords pour mettre fin à la grève. Néanmoins, la CGT, qui est à l’origine du mouvement, refuse encore tout compromis et a dès lors annoncé la reconduction de la grève sur l’ensemble des sites TotalEnergie. Une situation qui, si elle se poursuit, pourrait impacter les vacances de nombreux Belges.
D’autant que cette année, les congés d’automne durent deux semaines pour les élèves francophones. La France pourrait donc être la destination idéale pour certaines familles, désireuses de voyager à proximité. Dans ce cas-ci, il est préférable pour elles de voyager en train ou de faire leur plein avant de partir, afin d’éviter les files monstrueuses.
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Scénario 2: la grève a pris fin, les stocks restent bas
Même si un accord est trouvé, « il faudra attendre au minimum une semaine » pour mettre fin à la pénurie de carburant, prévient sur Franceinfo Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP Energies et Mobilités) et porte-parole de l’industrie pétrolière en France.
Selon lui, grâce à l’accord salarial signé par deux des syndicats concernés, « il y aura déjà une détente dès ce week-end » dans les stations-service mais le retour à la normale « ne sera observé que si toutes les raffineries redémarrent ». Et cela prend du temps: « Il faut remettre les unités de fabrication en service, il y en a qu’il faut remettre sous pression, en température, des unités avec des niveaux de risque importants », précise M. Gantois à l’AFP.
Si la situation n’évolue pas positivement dans les prochains jours, les stocks de carburant pourraient donc ne pas être revenus à leur niveau d’origine lors des congés de Toussaint. Il faudra sans doute s’attendre à quelques files dans plusieurs stations…
Scénario 3: la grève a pris fin, les pompes reprennent du service
À l’inverse, si la grève prend fin à temps et que les stations-service parviennent à remplir leurs réservoirs d’ici le 24 octobre, les experts estiment qu’en une semaine, tout devrait être réglé, du moins, pour les consommateurs. « Le sujet des utilisateurs, c’est de savoir si cela va être plus facile pour eux en stations-service et en livraison en vrac, et ça je dirais qu’en une semaine, c’est réglé », résume pour l’AFP Frédéric Plan, délégué général de la FF3C (Fédération française des combustibles, carburants et chauffage).
Le tout est de parvenir à augmenter la capacité de livraison des stations à temps. Car si « libérer les carburants dans un dépôt » est instantané, selon Frédéric Plan, il faudra s’attendre à « un petit goulet d’étranglement logistique » sans une flotte de camions-citerne suffisante.
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