Skoda Superb | Skoda Superb 14/01/2025

Le constructeurs européens toujours à la traine sur les voitures électriques

Sur le Vieux continent, les constructeurs de voitures, y compris électriques, n’atteignent pas les objectifs fixés par l’UE. Les amendes inquiètent.

Les nouveaux objectifs CO2 que les constructeurs automobiles européens doivent atteindre en 2025 risquent de leur imposer des « amendes de plusieurs milliards ». L’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea) propose donc deux « solutions rapides » concrètes pour atténuer l’impact sur les constructeurs.

L’Acea lance cet appel alors que la Commission européenne élabore un plan d’actions pour renforcer la compétitivité de l’industrie automobile européenne. Elle souhaite présenter ce plan le 5 mars prochain. 

Le lobby européen de l’automobile plaide pour une flexibilité dans l’introduction de normes CO2 plus strictes qui s’appliqueraient à partir de cette année. Il s’agit du niveau moyen d’émissions annuel par voiture vendue que les constructeurs doivent respecter. En pratique, cela signifie surtout que la part des voitures électriques doit continuer à augmenter.

Les constructeurs pas séduits par l’électrique

Selon Sigrid de Vries, directrice générale de l’Acea, la transition vers les voitures électriques, malgré d’importants investissements du secteur, ne se fait pas au rythme souhaité par la Commission européenne. « Les constructeurs automobiles européens sont confrontés à des amendes préjudiciables si les objectifs de CO2 ne sont pas atteints », et ce « en raison de facteurs sur lesquels ils n’ont en grande partie aucune influence ». Elle souligne notamment le déploiement de l’infrastructure de recharge pour les voitures électriques, qui est encore insuffisant dans de nombreux pays.

Selon les chiffres de vente de 2024, les amendes pour les constructeurs pourraient atteindre 16 milliards d’euros en 2025, selon l’Acea. Les trois solutions pour éviter les amendes – réduire drastiquement la production de véhicules à carburant, acheter des droits d’émission ou baisser radicalement les prix des voitures électriques – seraient également trop lourdes financièrement pour le secteur, selon Mme de Vries. « Une étude de la Commission européenne a montré que les constructeurs européens produisent déjà des voitures électriques à perte, et ce n’est pas tenable », a-t-elle souligné.

L’Acea propose donc deux pistes pour aider les constructeurs automobiles à rendre la transition « plus gérable ». La première option est un durcissement progressif des normes, qui s’appliqueraient à 90% des véhicules vendus en 2025 et à 95% en 2026. La seconde option consiste à appliquer les limites plus strictes sur la moyenne totale de la période 2025-2029, permettant de compenser ultérieurement le non-respect des normes en début de période.

Le secteur espère obtenir des clarifications de la Commission européenne début mars. « Nous ne pouvons pas nous permettre les atermoiements de l’UE. Les investissements sont en suspens jusqu’à ce que nous ayons des éclaircissements », a conclu la directrice de l’Acea.

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