Guerre aux voitures: les mesures phares des villes européennes
La guerre contre les véhicules les plus polluants est déclarée en Europe. Tour d’horizon des mesures, symboliques ou plus énergiques, adoptées par plusieurs métropoles pour limiter la présence des voitures en centre-ville.
Hambourg: Pionnière du « Fahrverbote »
La cité hanséatique est devenue en mai la première ville allemande à interdire partiellement sur deux tronçons la circulation à certaines voitures diesel. Cette décision, scrutée de près en Allemagne, pays de la voiture, doit être suivie par d’autres villes: bientôt Stuttgart, Francfort et Berlin.
Paris: L’utopie d’un jour
Des piétons déambulant à pied ou en trottinette sur les Champs-Elysées: la mairie de Paris a relancé en septembre une « journée sans voitures » bannissant cette année complètement les automobiles de ses grands axes comme des ruelles entre 11h00 et 18h00 et généralise désormais l’expérience chaque premier dimanche du mois dans une partie de la ville.
Au-delà de cette expérimentation, une quinzaine de métropoles françaises les plus polluées (dont Marseille-Aix, Nice, Lyon ou Strasbourg) se sont engagées à mettre en place d’ici 2020 des zones à faibles émissions (ZFE) pour y restreindre la circulation des véhicules les plus polluants.
Rome: Décrasser le Colisée
Rome a annoncé en février que son centre serait interdit aux voitures diesel des particuliers à partir de 2024. La ville avait déjà décidé en 2013 de dévier la circulation aux abords du Colisée afin de protéger ce monument-symbole, noirci par la pollution et en piteux état.
Milan a également décidé de bannir les moteurs diesel à partir de 2025. La capitale lombarde a en outre annoncé qu’elle serait « tout électrique » en 2030, ce qui signifie qu’aucun moteur thermique ne pourra y circuler à compter de cette date.
Bruxelles: 350 euros d’amende
Dans la capitale belge, une « zone de basses émissions » (low emission zone, LEZ) a été mise en place le 1er janvier 2018 pour évincer de ce périmètre les véhicules diesel les plus polluants (en fonction de leur ancienneté et des normes anti-pollution). En seront exclus chaque année de plus en plus de véhicules. Toute infraction y est passible d’une amende de 350 euros.
Londres: Le choix du péage
Les conducteurs de voitures les plus polluantes doivent désormais acquitter une nouvelle taxe (« toxic charge ») d’environ 10 euros par jour pour rouler dans le centre de Londres, une des villes les plus polluées d’Europe.
La ville applique déjà depuis 2003 un péage urbain (« congestion charge »), du lundi au vendredi, avec des exonérations pour les voitures électriques et à très faible émission.
Madrid: Hola sur les vieux diesel
A Madrid, à partir du 23 novembre le centre-ville va être interdit aux véhicules les plus polluants, c’est-à-dire les diesels antérieurs à 2006 et les moteurs à essence antérieures à 2000. Selon la mairie, ce dispositif, qui ne concernera pas les riverains, touchera entre 17 et 20% de voitures immatriculées à Madrid et devrait permettre de réduire de 40% les émissions de dioxyde d’azote.
Amsterdam: Vignette et plan vélo
Rouler en voiture est devenu un luxe à Amsterdam. La ville néerlandaise exige des frais annuels pour une vignette permettant de stationner sa voiture personnelle dans la rue à titre de compensation pour l’occupation du domaine public.
La ville du vélo par excellence met aussi d’immenses parkings à vélos installés à proximité des principales gares ferroviaires pour inciter à se passer de l’automobile.
Oslo: Entraves tous azimuts
En cas de pic de pollution de l’air, généralement l’hiver, la municipalité d’Oslo peut interdire la circulation des voitures diesel certains jours.
La capitale norvégienne a aussi imaginé une série de mesures tout aussi dissuasives pour l’ensemble des voitures: suppression de 700 places de stationnement, zonage rendant impossible la traversée du centre en voiture, piétonisation de rues et renchérissement des péages urbains.
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