Automobile : joies et déboires de l’ancêtre, du rêve au cauchemar
Le week-end dernier, plus de 100 000 visiteurs se sont pressés pour admirer les vieilles voitures à Knokke. C’est presque deux fois plus que le Grand prix de Francorchamps. Pourquoi un tel engouement et quelles sont les astuces si l’on veut se lancer ?
Plus de 175 voitures anciennes ont participé à la cinquième édition du Zoute Grand Prix. L’évènement a attiré plus de 100 000 enthousiastes, explosant du même coup les prévisions les plus optimistes. Si on ne peut pas encore le comparer au Festival of Speed à Goodwood, le rendez-vous est en passe de devenir incontournable.
Il est vrai que le marché des ancêtres est en pleine expansion. Pourtant, ce secteur prometteur a un revers puisque la valeur d’une voiture dépend souvent de ce qu’un acheteur est prêt à payer. Il n’existe en effet pas de catalogue de prix officiel et il n’est pas rare de se faire gruger. L’internet participe au phénomène, car on peut y croiser des voitures à des prix défiant toute concurrence, mais sans le moindre gage de contrôle. Il n’y a que l’expérience et un oeil acéré qui permettent d’éviter les écueils liés à la recherche de sa voiture de collection. Mais même dans ce cas, cela ne veut encore rien dire. La voiture a été restaurée ? A-t-elle eu un propriétaire célèbre ? Et les prix peuvent changer du tout au tout. Le pays d’origine joue aussi un rôle primordial. Les marques anglaises – à l’exception de Bentley et Jaguar – étaient spécialisées en voitures sportives et en grandes voitures de luxe alors que Alfa Romeo, Ferrari, Lancia et Maserati construisaient plutôt d’élégantes sportives qui étaient utilisées la semaine pour se rendre au travail, mais surtout le week-end pour se lancer dans des courses effrénées. Il faut aussi prêter une attention toute particulière aux papiers du véhicule. Est-ce qu’ils correspondent bien au numéro de châssis, sont-ils les originaux ? On ne peut jamais vraiment être sûrs à 100 % de la véracité des papiers. La règle principale à retenir est que si les prix demandés sont élevés, on doit être d’autant plus vigilant en consultant différentes sources et en vérifiant les données récoltées. Il est également à noter que c’est souvent les Cabrio ou les coupés qui sont les plus chers.
Celui qui achète une vieille Mercedes-Benz, Porsche ou Jaguar peut partir de l’idée qu’il pourra encore acheter des pièces d’origines chez le constructeur. Ce n’est pas le cas pour les marques italiennes. C’est un élément non négligeable puisque si l’on doit faire faire des pièces sur mesure cela peut venir saler la facture. Le prix d’une restauration peut varier à la tête du client et il faut compter entre 300 et 3.000 heures de travail selon le modèle et son état. Le marché des ancêtres dépassant les 150.000 euros est aux mains de quelques spécialistes qui ont un carnet d’adresses d’envergure international. Ils sont souvent les intermédiaires de personnes ne souhaitant pas afficher leurs richesses afin de garantir une certaine discrétion fiscale. Du coup, ces voitures ne sont que très rarement de sorties et sont entretenues par des entreprises spécialisées. C’est d’ailleurs par ce biais que leurs clients peuvent tout de même parader dans The Zoute Grand Prix ou à un concours d’élégance non loin de chez eux.
Les modèles moins onéreux sont souvent la propriété d’amateurs qui ont comme passe-temps le rafistolage de ces anciens véhicules. Sans moyens colossaux, ils font pratiquement tout eux-mêmes. Certains font l’erreur de croire qu’il y a beaucoup d’argent à se faire dans ce domaine. Or, souvent, ils sous-estiment les frais liés à la rénovation et surestiment la valeur du véhicule. Il n’est donc pas rare que ce qui commence comme un rêve de petit garçon finisse en cauchemar ou en guerre ouverte avec leur femme. Le meilleur conseil est alors d’acheter un modèle relativement courant et en relativement bon état. Cet achat somme toute raisonnable sera largement rentabilisé lors de sorties dominicales mémorables.
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