Richard Clayderman adulé en Chine
Star des années 1970-1980, le pianiste Richard Clayderman, désormais moins populaire en France, a relancé sa carrière en Asie, et notamment en Chine: il y reste adulé et fête actuellement ses 25 ans de concerts.
L’artiste à l’éternel sourire et aux cheveux blonds est mondialement connu grâce à la mélodie « Ballade pour Adeline », sortie en 1976 et écoulée à 22 millions d’exemplaires dans le monde.
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Habitué des plateaux de télévision, couronné « prince du romantisme » en 1985 par l’ancienne Première dame des Etats-Unis Nancy Reagan, il a ensuite connu un succès plus modeste dans sa patrie d’origine.
« Nul n’est prophète en son pays », confie à l’AFP Richard Clayderman, qui se produira le jour de Noël au Palais du peuple de Pékin, l’imposant bâtiment du pouvoir communiste situé en bordure de l’immense place Tiananmen.
« A la fin des années 1980, j’ai un peu négligé la France pour répondre aux nombreuses demandes que je recevais du Japon, d’Asie du sud-est et d’Amérique latine. Si bien qu’aujourd’hui les Français de 20-40 ans ne me connaissent pas, même si les générations plus âgées ne m’ont pas oublié. »
En plus de 40 ans de carrière, l’artiste de 63 ans dit avoir écoulé 60 millions de disques dans le monde, ce qui en fait l’un des musiciens français les plus vendus, avec Mireille Mathieu, Jean-Michel Jarre ou Johnny Hallyday.
– ‘Soif de légèreté’ –
La Chine est désormais, de loin, le pays où il se produit le plus, avec 20 dates en 2017. Son premier véritable concert y remonte à 1992. Mais ses mélodies sont diffusées à la radio depuis le milieu des années 1980 et l’ouverture chinoise à l’Occident.
« Sa musique est arrivée au moment idéal. Les gens en Chine sortaient d’une période où ils n’avaient entendu que des chants révolutionnaires (communistes). Ils avaient soif de mélodies plus légères », raconte à l’AFP Hao Fang, critique musical.
Pour les Chinois, le piano était alors synonyme de musique classique européenne: un genre jugé compliqué, par rapport aux chansons d’amour et aux airs plus simples venus de Hong Kong, de Taïwan ou des Etats-Unis.
« Mais les mélodies de Richard Clayderman leur semblaient facilement compréhensibles, belles et riches en émotion dès la première écoute », explique Du Jian, promoteur chinois du pianiste. « Ses cassettes se sont alors retrouvées dans pratiquement toutes les familles. »
« Je me souviens que mon père enregistrait ses mélodies en collant son enregistreur au poste de radio », raconte à l’AFP Xiao Kang, une Pékinoise de 30 ans. « Beaucoup de Chinois ont grandi avec sa musique. »
– Des gymnases sales –
Aujourd’hui, Richard Clayderman reste très diffusé dans les médias, les centres commerciaux, les attentes téléphoniques, les supermarchés ou encore les halls ou les ascenseurs d’hôtels. Et de nombreux jeunes pianistes continuent d’étudier ses mélodies.
Son actuelle tournée en Chine, intitulée « La splendeur du romantisme », une étiquette souvent associée à la France, inclut 31 dates, dont les places se vendent entre 380 et 2.018 yuans (50 et 260 euros), des tarifs relativement élevés pour le pays.
« En 25 ans de concerts ici, j’ai vu la Chine grandir à une vitesse incroyable », raconte le pianiste, appelé en mandarin « Kelaideman ». « Des salles de concerts plus élégantes et plus belles les unes que les autres ont succédé à des gymnases inconfortables, sales et à l’acoustique défaillante. »
La longévité de Richard Clayderman tient aussi à son « image de gentleman », conforme au stéréotype répandu en Chine de l’Occidental prince charmant, affirme son promoteur chinois Du Jian.
« Ses cheveux blonds et ses yeux bleus sont perçus comme complémentaires à sa musique. En Asie de l’est, il a tout de suite attiré le public grâce à ce double avantage. »
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