Tout le monde connait au moins un retardataire chronique. Celui qu’on doit inviter à midi si l’on veut être certain de passer à table avant 13h30, ou bien celui qui annonce « être en chemin » alors qu’il est seulement en train de se préparer. Mais pourquoi est-ce donc systématique ?
Pour certains, il ne semble pas compliqué de regarder sa montre de temps à autre ou d’évaluer correctement un temps de trajet. Pour d’autres, cela relève de l’exploit et leur entourage s’agace.
Pour la psychologue clinicienne Alexandra Rivière-Lecart, interrogée par Le Figaro, même si le fait d’être en retard n’est pas classifié comme une psychopathologie, il s’agit d’un véritable trouble comportemental : « Nous sommes en présence de personnes qui ne peuvent pas s’empêcher d’être en retard et dont le comportement a des impacts directs sur leur vie. Cela peut être pathologique » explique-t-elle.
Selon la psychologue la cause première du retard serait une trop grosse fatigue, qui empêcherait la personne de se réveiller à temps et d’entendre son réveil. Une deuxième cause de retard est, elle, symptomatique des personnes désordonnées, qui fouillent leur appartement durant 15 grosses minutes afin de retrouver la cravate assortie à leur costume.
Le retard chronique s’expliquerait également au niveau psychologique. Il serait l’expression d’un manque d’affirmation de soi, qui peut pousser les personnes à un comportement passif : ils ne refusent jamais une invitation, mais « ils y vont à reculons et sont donc en retard » explique Alexandra Rivière-Lecart.
Certains retardataires peuvent cependant être à l’heure quand il le faut. « Mais uniquement lorsqu’il s’agit de rendez-vous administratifs qui n’impliquent pas de lien affectif » précise la psychologue. Un retardataire chronique peut donc ne jamais avoir raté son train, comme un autre peut toujours être à l’heure à son rendez-vous médical.
L.V.
