On a testé la « sauce Dallas » du film Dikkenek
Aux USA, l’imagination du scénariste de Breaking Bad et le succès de la série ont permis la création d’un fast-food qui n’existait pas: « Los Pollos Hermanos ». En Belgique, aussi, un produit a vu le jour grâce à un film mythique: la sauce Dallas.
« Ca va Polak ? Mets-moi un gros paquet de frites avec sauce steuplait. Sauce Dallas et mets la sauce à part. Et trois boulettes avec… » Tous les fans du film Dikkenek se souviennent certainement de la scène de la friterie lorsqu’Aziz, alias Mourade Zeguendi, se fait remettre à sa place par JC. Sa faute ? Sa manie de cracher partout comme un lama et surtout d’avoir embrouillé son copain Stef. Une scène devenue culte comme le film et notamment pour Sylvain, créateur de Brussels Ketjep, la marque du premier ketchup belge.
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La blague d’un copain
Lorsqu’un ami lui glisse l’idée de commercialiser cette fameuse sauce Dallas, l’entrepreneur au nez creux cherche à l’époque une nouvelle idée à lancer et sent rapidement le bon filon. « Après quelque chopes, il me dit: ‘Tu nous ferais pas une sauce Dallas ?’ C’est marrant parce qu’il me dit ça pour me faire une vieille blague », rigole-t-il plein d’énergie dans son bureau de Woluwe-Zaventem. Et, en fait, j’ai tilté directement. »
Dès le lendemain, Sylvain décide de fouiller les entrailles du net afin de trouver la trace d’une éventuelle sauce Dallas. Aux Etats-Unis, c’est apparemment le cas mais pas au Plat pays. « Elle n’existait même pas dans le scénario. C’est Mourade qui a sorti ça. A la base, il devait demander une sauce américaine mais ce n’était pas très drôle. Au moment du tournage, ils ont donc trouvé la sauce Dallas. » Il se rend alors rapidement compte que les fans du film se posent la même question que lui. C’est notamment le cas des Français lorsqu’ils débarquent en Belgique. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour se lancer, juste une recette à élaborer.
« Il fallait une sauce qui arrache un peu »
Pour mettre au point son nouveau bébé, le Bruxellois a voulu rester fidèle à l’esprit du film. Dikkenek, pour rappel, signifie « gros cou » en brusseleir. Pas étonnant, donc, que la sauce Dallas soit d’avantage adaptée au palet de Claudy Focan, le personnage plein de gouaille interprété par François Damiens, qu’à celui d’un enfant. « Il fallait une sauce qui arrache un peu tout en étant aussi sucrée. »
Pour la confectionner, Sylvain s’est inspiré de la sauce spéciale qu’on trouve dans les fritkots de Bruxelles et qui est un mélange de ketchup, de mayonnaise et d’oignons frais. Il a décidé de les frire « pour que ça croustille », d’y ajouter de la poudre de chili « pour que ça pique », de la purée de tomate, du paprika, du romarin, de la moutarde et des oeufs. La formule semble plaire aux cuistots et notamment ceux des restaurants à burgers qui déposent volontiers un pot de sauce Dallas sur leurs tables. Depuis sa commercialisation, on peut également déguster la sauce Dallas avec des moules au Guga restaurant de Diegem, dans un filet américain ou encore avec des boulettes et des frites comme Aziz. La sauce a même traversé les frontières et plus particulièrement en France. C’est d’ailleurs via un partenariat passé dans l’Hexagone que sera lancée en septembre la petite soeur de la Dallas. « Une sauce parfaite pour accompagner la bière. »
Jacques Besnard
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