Monstre du Loch Ness: « Quelque chose se cache bien dans les profondeurs »
Et s’il y avait un fond de vérité aux histoires de créatures géantes surgissant des eaux sombres du Loch Ness? C’est ce que va tenter de découvrir un scientifique néo-zélandais en analysant l’ADN des eaux de ce lac écossais célèbre dans le monde entier.
Neil Gemmell a fait le voyage depuis l’université d’Otago à Dunedin pour prélever des échantillons d’eau dans l’espoir d’en savoir plus sur les créatures qui habitent les profondeurs du « loch ».
« Plus de 1.000 personnes affirment avoir vu un monstre. Peut-être qu’il y a quelque chose d’extraordinaire là-dessous », dit-il à l’AFP en plongeant une sonde de cinq mètres dans le lac.
L’objectif de M. Gemmell est avant tout d’analyser la biodiversité du lac grâce aux techniques dites d’ADN environnemental, qui consiste à séquencer un échantillon d’eau. Mais bien sûr, il garde l’oeil ouvert à toute découverte concernant « l’ADN du monstre ».
Un habitant du cru, Adrian Shine, estime que les recherches du scientifique pourraient contribuer à son propre projet, le Loch Ness Project, prolongement des recherches d’explorateurs comme l’Américain Dan Taylor qui, à la fin des années 1960, a sondé les eaux du lac à bord de son sous-marin jaune inspiré de la chanson des Beatles.
« Je suis sûr que nous trouverons certaines espèces qui n’ont probablement jamais été décrites. Ce seront plus probablement des bactéries », estime-t-il. « Si on découvre autre chose, et je dis bien si, alors on aura une bonne idée de quelle sorte de créature ou animal on a affaire ».
Les théories abondent sur la nature du monstre, allant du reptile marin préhistorique au poisson géant en passant par un oiseau aquatique ou… le mouvement des vagues sous l’effet du vent.
« La moindre chose inexpliquée aperçue sur le lac peut se transformer en monstre du Loch Ness du jour », s’amuse Adrian Shine.
Brouillard et mystère
La première mention de la créature du Loch Ness est attribuée à Saint Colomba, évangélisateur de l’Écosse au VIème siècle. La dernière remonte au 26 mars dernier, par un couple d’Américains en visite sur les ruines du château de Urquhart.
« Ils ont décrit une grande ombre se mouvant sous les eaux, dont ils estiment qu’elle mesurait 9 mètres de long », dit Dave Bell, capitaine du bateau de touristes « Nessie Hunter », ou « chasseur de Nessie » – Nessie étant le surnom donné au monstre.
« L’an dernier, nous avons eu un record de vues, onze au total », affirme-t-il.
Lui n’a pour sa part jamais rien observé malgré les nombreuses années passées sur le lac, qui s’étire sur 39 km de long et seulement 1 à 3 km de large. Rien n’ébranlera toutefois sa conviction que quelque chose se cache bien dans les profondeurs.
« C’est dur d’imaginer que plus d’un millier de personnes puissent se tromper », dit-il. « Trop de gens rationnels et équilibrés ont dit avoir vu ce qu’ils pensent être une créature dans le lac ».
Les Highlands écossais connaissent un boum touristique qui n’est pas entièrement lié à la quête des monstres de légende.
Inverness, la capitale culturelle de la région, constitue la porte d’entrée pour le North Coast 500, un sentier de 500 milles (800 kilomètres) surnommée « la route 66 d’Écosse » et qui a attiré 26% de touristes supplémentaires l’an dernier.
« Il y a beaucoup de monde dans les parages », constate Joanna Stebbings, chef des opérations au centre de secours marin du Loch Ness qui a effectué un record de 33 interventions l’an dernier.
Andrea Ferguson, 56 ans, une enseignante originaire du Missouri (États-Unis), a réservé une place sur le « Nessie Hunter », pour essayer de voir le monstre qui la fascine depuis l’enfance.
« Tant de gens l’ont vu qu’il peut bien avoir un petit fond de vérité », glisse-t-elle à l’AFP. « Le lac est énorme, beaucoup plus grand que je ne le croyais. L’eau est sombre, très mystérieuse, il y a beaucoup de brouillard et de grandes montagnes drapées dans les nuages qui lui donnent un air de majesté et de mystère. C’est beau ».
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