A Lisbonne, un « hôpital pour poupées » les soigne depuis 1830 (en images)
Disposant même d’une « fiche de patient », les poupées y sont confiées aux soins des mains habiles de trois « doctoresses » qui leur remettent un oeil, un bras ou une chevelure neuve choisis avec minutie parmi des centaines de « pièces détachées », rangées dans de petits tiroirs à fenêtre.
L’établissement fondé en 1830 est décrit dans les guides touristiques comme un des plus anciens « hôpitaux de poupées » encore en activité, ou alors comme un des dix magasins de jouets les plus passionnants au monde.
Flattée par cette notoriété, la propriétaire des lieux, Manuela Cutileiro, reste pourtant modeste. « Nous faisons notre travail dans notre petit coin, sans nous soucier des records et des statistiques », dit-elle à l’AFP.
Sa clientèle est composée par « des musées et des collectionneurs, mais surtout des particuliers qui sont sentimentalement attachés à ces objets », explique cette ancienne éducatrice d’enfants, aujourd’hui âgée de 72 ans.
L’histoire de cette entreprise familiale a commencé au XIX siècle, quand « une vielle petite dame », Carlota da Silva Luz, s’occupait à fabriquer des poupées en chiffon, assise devant la porte de son herboristerie au N.7 de la Praça da Figueira, où se tenait alors un grand marché en plein air.
Au fil du temps, les herbes aromatiques et médicinales ont cédé la place aux poupées qui aujourd’hui remplissent la vitrine de l’échoppe, mais aussi tout un musée dédié à elles au premier étage.
Quelque 4.000 poupées sont exposées jusqu’au plafond et à même le sol des pièces jouxtant l’atelier où sont soignées les « malades ». On y trouve des poupées centenaires à la tête en porcelaine, des maisons de poupées, une collection de poupées arborant les costumes traditionnels des différentes régions du Portugal, et aussi quelques Barbies modernes.
Le lieu semble figé dans le temps, créant une ambiance propice au labeur des artisanes. « Même si cela exige à nos clients d’être patients, nous tenons à ce que le temps ici passe moins vite qu’à l’extérieur », relève Manuela Cutileiro. (AFP)
Manuela Cutileiro
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